La philosophie de la technique de Gilbert Simondon offre une nouvelle perception des objets techniques artisanaux et modernes. "L'objet qui sort de l'invention technique emporte avec lui quelque chose de l'être qui l'a produit, exprime de cet être ce qui est le moins attaché à un hic et nunc ; on pourrait dire que qu'il y a de la nature humaine dans l'être technique, au sens où le mot de nature pourrait être employé pour désigner ce qui reste d'originel, d'antérieur même à l'humanité constituée en l'homme''. Cette perception nouvelle fait des objets techniques une réalité humaine dont la connaissance conduit à un optimiste et à un humanisme technique, tant la culture et le progrès technique demeurent des facteurs déterminants du développement durable.
[...] Les discours misotechniques insistant sur l'enchaînement de l'homme par le système technique ne perçoivent aucune véritable lueur d'espoir, d'autant plus que selon Heidegger Nous demeurons partout enchainés à la technique et privés de liberté Même la perception de l'élément du salut ne signifie pas pour autant que nous sommes sauvés. Nous regardons dans le danger et dans ce regard nous percevons la croissance de ce qui sauve. Ainsi nous ne sommes pas encore sauvés. Mais (seulement) quelque chose nous demande de rester en arrêt, surpris, dans la lumière croissante de ce qui sauve. L'arrêt que nous marquons donne, certes, un espoir. Mais cet espoir est illusoire. Car l'homme ne peut pas, selon le discours misotechnique, se sauver lui-même. [...]
[...] Il a donc besoin du secours d'une essence supérieure. Cette idée est clairement expliqué par Martin Heidegger en ces termes : L'action humaine ne peut jamais remédier à ce danger. Néanmoins, la méditation humaine peut considérer que ce qui sauve doit toujours être d'une essence supérieure, mais en même temps apparenté à celle de l'être menacé. Peut être alors un dévoilement qui serait accordé de plus près des origines pourrait-il faire apparaitre ce qui sauve, un milieu de ce danger qui se cache dans l'âge de la technique (moderne) plutôt qu'il ne s'y montre ? [...]
[...] Pour Simondon, la technique est si proche de l'homme en ce qu'elle est projet. Le projet fondateur de l'objet technique est acte de réflexion, une construction de l'esprit humain qui veut prolonger les organes de l'homme. Cette idée à laquelle adhère Simondon fut celle d'Aristote et de Kapp. En effet, pour Aristote, la fonction précède l'organe et l'objet technique. En ce sens, la technique vient étendre et accroître les possibilités de l'organisme. Même Karl Marx qui est un dénonciateur du progrès technique reconnaît la dimension spécifiquement humaine de la technique. [...]
[...] Mais, une fois l'objet technique inventé, l'utilisateur peut lui associer d'autres volontés. Le téléphone, nous avons dit, obéit à la volonté de communiquer. Mais, l'utilisateur peut en faire un objet servant à déclencher une bombe à distance. La troisième raison qui fait de l'objet technique une réalité humaine est l'idée selon laquelle tout objet technique renferme en un ensemble de faits et des gestes humains qui sont cristallisés en structures fonctionnelles. Ace sujet, Simondon fait cette déclaration novatrice : Ce qui réside dans la machine (comme dans tout objet technique) c'est la réalité humaine du geste fixé en structures qui fonctionnent Les machines qui ont fait la grandeur et le puissance de l'industrie occidentale sont des objets dans lesquelles on a su imprimer des gestes qui autrefois étaient purement humains. [...]
[...] Gilbert Simondon : un optimisme technique sans illusion RESUME La philosophie de la technique de Gilbert Simondon offre une nouvelle perception nouvelle des objets techniques artisanaux et modernes. ‘'L'objet qui sort de l'invention technique emporte avec lui quelque chose de l'être qui l'a produit, exprime de cet être ce qui est le moins attaché à un hic et nunc; on pourrait dire que qu'il y a de la nature humaine dans l'être technique, au sens où le mot de nature pourrait être employé pour désigner ce qui reste d'originel, d'antérieur même à l'humanité constituée en l'homme''. [...]
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