Le Novum Organum est constitué de deux livres et d'une préface. Dans celle-ci, Bacon s'en prend aussi bien au dogmatisme qu'au scepticisme ; il déclare en effet qu'il est possible de parvenir à des connaissances certaines, mais à condition de suivre une nouvelle méthode. Le but de l'instauration est d'acquérir un savoir sur la nature, pour pouvoir accroître la puissance de l'homme et faire advenir son règne. Bacon justifie son projet par le fait qu'à son époque, les sciences sont stériles et stagnent. Mais comment remédier à cette mauvaise connaissance de la nature ? Et quelle est la bonne méthode à suivre pour exercer son dominant sur la nature ? Au début de la préface du Novum Organum, Bacon procède à la critique de trois types de penseurs sur la nature, certains pour leur dogmatisme sans fondement, d'autres au contraire pour leur scepticisme, et enfin les derniers parce qu'ils ne parviennent pas à mettre un terme à l'effervescence de leur esprit, par le biais de règles strictes. Ainsi, Bacon part d'une critique de l'état des sciences et propose une nouvelle voie, qui consiste à fournir des aides d'entendement pour que l'esprit exerce son dominant sur la nature. C'est au moment de l'échec des sciences qu'il faut une nouvelle méthode. Bacon insiste sur la nécessité de développer le savoir, de restaurer son excellence (...)
[...] Les sophistes ont été critiqués à plusieurs reprises ; ayant la réputation d'avoir été la pratique et la théorie d'un discours déréglé, cherchant au moyen d'arguments fallacieux à séduire un auditoire, plutôt qu'à atteindre la vérité. On peut supposer que c'est par aversion pour cette manipulation des esprits par les sophistes que ces penseurs ont renoncé à toute connaissance possible sur la nature. Bacon fait également l'hypothèse de l'irrésolution d'esprit En effet, ces penseurs ne parviendraient pas à déterminer des connaissances vraies, perdus au milieu d'une multitude d'opinions divergentes. [...]
[...] Son projet est la grande instauration, qui consiste à promouvoir les sciences et à renouveler leur méthode. Pour marquer la distinction, l'auteur change de paragraphe, ce qui constitue une réelle rupture dans le texte. De plus, l'emploi de quant à marque la distance. Bacon parle de notre méthode car il s'agit de celle qu'il va poursuivre dans le Novum Organum ; il la partage donc avec son lecteur. Il prévient que celle-ci est difficile à pratiquer mais en revanche, facile à énoncer ce qui annonce qu'il va expliquer sa méthode. [...]
[...] Il faut également savoir user des perceptions sensibles pour construire notre connaissance, mais tout en sachant les maîtriser, et fixer des règles permettant de ne pas se laisser emporter, et au contraire, de construire notre connaissance de façon mesurée. Ainsi, le but de cette connaissance pour Bacon est de mettre la nature au service de l'homme. En effet, l'amour du savoir et l'ambition se disputent son âme, mais il trouvera néanmoins dans la science un instrument pour conquérir la puissance. [...]
[...] Le but de la connaissance est de glorifier le créateur, de comprendre son œuvre, et de porter secours à la condition humaine. Ainsi, dès la préface du Novum Organum, Bacon lutte contre une mauvaise connaissance de la nature, qui se présente sous diverses formes selon lui. Il critique le dogmatisme de ceux qui veulent atteindre des certitudes trop vite, sans avoir suffisamment douté et suspendu leur jugement. En effet, ceux-ci sont persuadés d'avoir atteint la vérité et ne cherchent plus à réfléchir dessus ni à en débattre pour évoluer. [...]
[...] C'est une marque d'égoïsme mais également de faiblesse, dans la mesure où ils ont besoin de se prouver des choses en charmant autrui. Pour Bacon, la plus grave erreur est celle concernant la finalité de la connaissance. Elle ne doit pas être recherchée comme courtisane ni comme esclave, mais comme une épouse. Mais ces penseurs l'utilisent comme courtisane, et poursuivent un désir vain. En effet, leur conscience cherche à connaître pour le simple plaisir de briller en société et de triompher devant les polémiques. Mais si le plaisir et l'utilité l'emportent sur la vérité, alors la connaissance est pervertie. [...]
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