Le texte en question est de Jean-Jacques Rousseau, philosophe du XVIIIe siècle. Le thème sur lequel il porte est celui du désir lorsque celui-ci est démesuré et incontrôlé, à savoir la passion. Rousseau aborde le problème de savoir s'il est possible pour l'homme de « réprimer » la passion alors que celle-ci est précisément de l'ordre de la démesure, problème philosophique classique auquel Rousseau va apporter une réponse originale.
En effet, dès le début du texte, Jean-Jacques Rousseau se demande « comment réprimer la passion quand elle est sans contrepoids » et suggère donc d'emblée que le seul moyen de « réprimer » la passion serait non de l'anéantir, ce qui est selon lui impossible, mais de lui opposer un « contrepoids », c'est-à-dire quelque chose qui puisse avoir le même « poids », la même intensité, la même puissance et qui puisse donc engendrer une forme d'équilibre. Rousseau se demande donc dans ce texte quel peut être ce « contrepoids ». Dès, nous nous attacherons à analyser l'argumentation de Rousseau et à mettre en valeur sa thèse afin de dégager l'intérêt philosophique de ce texte.
[...] Rousseau se demande donc dans ce texte quel peut être ce contrepoids Nous nous attacherons à analyser l'argumentation de Rousseau et à mettre en valeur sa thèse afin de dégager l'intérêt philosophique de ce texte. Afin de répondre à la question initiale que nous venons d'expliquer, Jean-Jacques Rousseau distingue deux types de tempérament chez l'homme : il mentionne d'une part, les caractères froids et tranquilles c'est-à- dire les hommes qui conduisent leur vie selon la froide raison qui restent donc insensibles aux tentations, en d'autres termes à tout ce qui pourrait susciter en eux du désir voire de la passion. [...]
[...] En second lieu, il est intéressant de problématiser la thèse de Rousseau : comment comprendre exactement l'amour du bien ou la passion de la vertu ? Le désir profond de justice n'est pas malgré tout, comme toute passion, susceptible d'aveuglement ? On peut en dernier lieu contredire Rousseau si l'on considère l'approche d'autres philosophes, par exemple grâce à la perspective de la rationalité grecque chère à Platon, privilégiant le choix de la raison sur toute passion. Indications bibliographiques Aristote, Métaphysique, Éthique à Nicomaque Condillac, Traité des sensations Descartes, Les passions de l'âme Dostoïevski, le Joueur Épictète, Manuel Hegel, La raison dans l'Histoire Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique Marc Aurèle, Pensées pour moi-même Pascal, les Pensées Platon, La République, Timée Spinoza, Éthique. [...]
[...] La raison seule serait impuissante car elle ne donnerait pas aux hommes le courage et la force d'affronter mille et un obstacles pour agir ou construire leurs œuvres. C'est la raison pour laquelle Jean-Jacques Rousseau affirme clairement que seules les passions sont capables de s'opposer les unes aux autres dans la mesure où l'une d'entre elles modère l'intensité d'une autre et permet à l'homme de conserver leur avantage, à savoir leur énergie et leur courage, sans pour autant se laisser asservir par une passion si elle devait être exclusive : l'homme ne sacrifie plus tout à une seule passion dans la mesure où il en éprouve d'autres, il est capable de discernement et de justesse puisqu'il n'est pas aveuglé par l'omnipotence d'une seule passion. [...]
[...] Il ne perd jamais de vue les principes de la morale, quels que soient les aléas de son existence car il est habitué aux remous du désir. La thèse de Jean-Jacques Rousseau est surprenante car il donne de la sagesse une conception inattendue par rapport à la philosophie classique. Selon lui, la sagesse ne relève pas de la raison, de notre capacité à raisonner, à discerner le vrai du faux, le bien du mal, et à contrôler ainsi notre sensibilité et notre affectivité. [...]
[...] "La Nouvelle Héloise", Jean-Jacques Rousseau (1761) - "Du bon usage des passions" Extrait : Du bon usage des passions in Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloise (1761), Éd. Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade p (Ces propos sont tenus par M. de Wolmar, mari de Julie dans le roman de Rousseau) Comment réprimer la passion même la plus faible, quand elle est sans contrepoids ? Voilà l'inconvénient des caractères froids et tranquilles tout va bien tant que leur froideur les garantit des tentations : mais s'il en survient une qui les atteigne, ils sont aussitôt vaincus qu'attaqués; et la raison, qui gouverne tandis qu'elle est seule, n'a jamais de force pour résister au moindre effort. [...]
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