La Notion d'esprit, Gilbert Ryle, conscience de soi, conscience, maîtrise de soi, corps, esprit
Ce texte est un extrait de l'ouvrage La Notion d'esprit (The Concept of the mind) rédigé par Gilbert Ryle en 1949. Il évoque une approche philosophique qui déconstruit les concepts de 'conscience de soi' et de 'maîtrise de soi'.
Cette déconstruction s'appuie sur l'analyse des expressions 'conscience de soi' et 'maîtrise de soi' telles qu'elles sont ordinairement employées en philosophie. Elle s'articule autour de la déconstruction de ce qui fait ordre en philosophie, de ce que Ryle désigne également comme étant la 'doctrine officielle'.
[...] Cela signifie qu'il ne faut pas considérer que ce qui est désigné comme étant 'conscience de soi' soit une chose infaillible. Le fait que les 'rapports' établis par la personne soit des rapports sur elle-même n'assure pas que ces derniers soient nécessairement justes. Ces 'rapports' sont de même niveau que ceux que la personne peut établir sur autrui et « sont sujets aux mêmes sortes de défauts » (ligne 12). La 'conscience de soi' n'est pas une faculté supérieure permettant d'avoir une relation privilégiée à soi, elle « ne doit pas être décrite sur le vénérable modèle para-optique, comme une torche illuminée par les rayons de sa propre lumière, réfléchis par un miroir intérieur » (lignes 15 et 16). [...]
[...] Dans la même dynamique, l'auteur précise son regard sur ce qui est ordinairement appelé 'maîtrise de soi'. III. La maîtrise de soi C'est le troisième temps fort que nous pouvons déceler dans le texte. Après avoir posé la 'conscience de soi' comme une opération sur soi d'ordre supérieur parmi d'autres et non comme une faculté supérieure possédant le pouvoir de s'observer elle-même et la qualité d'être infaillible, l'auteur établit par analogie sa position concernant la 'maîtrise de soi'. Ainsi, « la maîtrise de soi ne doit pas être assimilée à la gestion d'un subordonné partiellement discipliné par un supérieur d'une sagesse et d'une autorité parfaites » (lignes 19 à 21). [...]
[...] Mais pour notre auteur, il ne faut pas conférer de statut particulier à ces deux opérations sur soi d'ordre supérieur, elles sont à considérer comme « deux sortes d'actions d'ordre supérieur parmi d'innombrables autres » (lignes 7 et car pour lui, elles n'ont pas de réalité en dehors des circonstances concrètes qui leur permettent de se révéler. Dès lors, comment appréhender ce qui est ordinairement désigné par 'conscience de soi' et 'maîtrise de soi' ? II. La conscience de soi Le deuxième temps fort du texte apporte quelques éléments de réponse à cette question toutefois, on peut souligner que ces éléments sont apportés par la négative c'est à dire en indiquant ce que n'est pas ou ce qu'il ne faut pas supposer qu'est la 'conscience de soi'. [...]
[...] Le texte se compose de trois temps forts : un premier temps dans lequel Ryle indique ce que son approche met en jeu, un deuxième temps où il livre une première déconstruction de l'acceptation ordinaire du concept de 'conscience de soi' et finalement, un troisième temps où il donne à voir une première déconstruction de l'acceptation ordinaire du concept de 'maîtrise de soi'. Au global, Ryle affirme que la 'conscience de soi' et la 'maîtrise de soi' doivent être considérées comme des opérations sur soi d'ordre supérieur parmi d'autres et non comme des états spécifiques exempts de toute faillibilité. [...]
[...] En replaçant ces deux opérations d'ordre supérieur dans une perspective plus contextuelle, Ryle les pose certes comme des opérations parmi d'autres mais comme le souligne la fin du texte, comme des opérations aux perspectives infinies puisque « pour toute opération, de quelque ordre qu'elle soit », il peut y « avoir une opération d'ordre supérieure » (lignes 26 et 27). [...]
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