Pour échapper à l'ennui, l'homme est désormais obligé de travailler « au-delà de la mesure de ses autres besoins » ou bien, il doit faire du travail le moyen d'apaiser non plus d'autres besoins comme cela aurait dû être le cas, mais tout simplement le besoin du travail lui-même (...)
[...] On ajoutera toutefois que la présence de l'ennui en cas de cessation du travail semble révéler une dépendance au travail qui pourrait, à cause de l'habitude, sans qu'on s'en aperçoive, se transformer en phénomène d'auto-aliénation. Extrait à commenter de Humain trop humain (de F. Nietzsche) : Le besoin nous contraint au travail dont le produit apaise le besoin : le réveil toujours nouveau des besoins nous habitue au travail. Mais dans les pauses où les besoins sont apaisés et, pour ainsi dire, endormis, l'ennui vient nous surprendre. [...]
[...] C'est pour cela que nous remarquons que l'homme qui s'ennuie parce qu'il est habitué à travailler et qu'il ne peut plus le faire, est comparable à une sorte de machine qui se serait auto-programmée pour le travail et qui ne pourrait pas vivre bien sans lui. En s'habituant à travailler, on perd peu à peu conscience de ce que l'on a fait jusqu'à dans les pries des cas, atteindre l'auto-aliénation. Conclusion Nietzsche, dans ce texte, se lance dans une réflexion approfondie sur le travail qui selon lui, peut mener au bonheur. Il commencer par expliquer qu'à l'origine, le travail a pour but d'apaiser le besoin qui se renouvelant perpétuellement nous contraint à nous habituer au travail. [...]
[...] Dans ce texte, Nietzsche se lance dans une réflexion sur le travail et ses fonctions qui sont, à l'origine, d'apaiser le besoin. Puis à travers diverses situations comme l'ennui, Nietzsche montrera que le travail possède d'autres fonctions plus complexes dont peut-être l'accès au bonheur qui à première vue n'a aucun lien avec le travail, terme péjoratif apparenté étymologiquement à la torture. A travers ce texte, nous nous demanderons si au-delà de servir le besoin, s'il est possible que le travail soit lui-même un besoin, et qu'il puisse conduire réellement au bonheur. [...]
[...] C'est ce que Nietzsche appelle le jeu : de manière paradoxale, le travail perd alors tous ses sens péjoratifs pour devenir un divertissement, un amusement particulier. L'homme qui entraîné et absorbé se perd saoul dans le jeu de ce travail qui n'a pour seul but d'apaiser aucun autre besoin que celui du travail en général et qui à part cela n'a donc aucune raison de travailler, se met à désirer quelque fois un troisième état En effet, après avoir donné au travail la fonction de chasser l'ennui en apaisant son propre besoin, après en avoir fait le jeu Nietzsche propose de donner au travail une troisième fonction qui le ferait entrer dans une nouvelle dimension. [...]
[...] Nous venons d'expliquer les remarques de Nietzsche sur le travail en tant que apaiseur de besoins et besoin lui-même, ainsi que sur le travail, moyen d'accès au bonheur. Malgré les remarques de l'auteur, on peut toutefois se poser la question suivante : l'ennui dû aux pauses ne révèle t-il pas une dépendance au travail ? Nietzsche se sert de l'ennui comme point de départ à la prise de conscience sur l'idée qu'au-delà de servir les besoins, le travail est lui- même un besoin. [...]
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