Analyse linéaire de Philosophie sur le paragraphe 344 du texte de Friedrich Nietzsche, Le gai savoir, sur la science, les convictions et les croyances.
[...] Selon Nietzsche, la science dans sa globalité, avec ses fondements, repose sur conviction, celle de la croyance dans les sciences elles-mêmes. Pour mieux nous expliquer sa théorie, il procède en trois parties. Dans un premier temps, il va exposer l'idée selon laquelle les sciences se méfient des convictions. Dans un second temps, il va développer la thèse suivante : les sciences s'opposent absolument aux convictions et à un devoir de les rejeter systématiquement. Puis, dans un troisième et dernier mouvement, Nietzsche renversera cette perspective et affirmera que la science repose sur la croyance à la science et à la vérité. [...]
[...] Nietzsche fait désormais une analyse de l'idée préconçue : la science s'interdit toute conviction. Celle-ci n'est qu'un type d'opinion à la différence que la conviction dispose d'une force beaucoup plus grande et profonde. Néanmoins, toutes les deux ne sont pas de véritables pensées car elles ne sont pas élaborées et s'opposent donc à l'esprit scientifique, tel qu'a pu le souligner Gaston Bachelard dans La formation de l'esprit scientifique. En examinant en profondeur cette idée commune (si l'on y regarde de plus près), on peut alors s'apercevoir que la valeur restreinte qui est accordée aux convictions dans la science n'est qu'une tromperie. [...]
[...] La discipline de l'esprit scientifique ne commencerait-elle pas par le fait de ne plus s'autoriser de convictions ? . C'est vraisemblablement le cas : il reste seulement à se demander s'il ne fat pas, pour que cette discipline puisse commence, qu'existe déjà une conviction, et une conviction si impérative et inconditionnée qu'elle sacrifie à son profit toutes les autres convictions ? On voit que la science, qui existe incontestablement aujourd'hui. ( ) Il n'y a absolument pas de science sans présupposés Friedrich Nietzsche, Le gai savoir, 344. [...]
[...] Elle tire de ce fait sa force d'une affectivité, celle du cœur et non d'un raisonnement, d'une démonstration ou d'une argumentation. Ainsi, la conviction s'oppose à l'esprit scientifique, elle est réfractaire aux lumières de la raison. Elle peut néanmoins servir : lorsqu'elle se présente sous la forme d'une intuition, permettant de fonder une hypothèse expérimentale. Dans ce cas, elles peuvent avoir une certaine valeur dans la mesure où elles remplissent une fonction régulatrice au sein du dispositif expérimentale qui doit aboutir au contrôle de l'hypothèse. [...]
[...] Nietzsche l'admet et le concède : c'est vraisemblablement le cas Mais pour Nietzsche, l'essentiel n'est pas là : il reste à se demander encore quelque chose d'important. Nietzsche s'oppose désormais à l'idée reçue : la science repose sur une croyance (c'est ici que Nietzsche énonce sa thèse : au fondement même de tout science, il existe quand même une conviction que la science présuppose et sans laquelle la science ne pourrait même pas exister pour que cette discipline puisse commencer Cette conviction n'est rien d'autre que la condition de possibilité de la science, la conviction qu'elle exige d'adopter absolument impérative et inconditionnée et au nom de laquelle toutes les autres convictions sont bannies sacrifie à son profit toutes les autres Cette conviction fondamentale, c'est la croyance à la science elle-même et à la valeur de la vérité la vérité est plus importante que tout autre chose Conclusion : Ainsi, en soumettant à un examen critique l'idée commune (partagée par de nombreux scientifiques) selon laquelle la science exclut en droit toute conviction, Nietzsche montre que la science se contredit et s'ignore elle-même dans son fondement métaphysique et moral. [...]
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