La Nausée, Jean-Paul Sartre, autofiction, existentialisme athée, existentialisme, L'Existentialisme est un humanisme, athéisme, L'Étranger, Albert Camus, éducation, désir, conscience, société, contingence existentielle, philosophie de l'action, philosophie, liberté, engagement, absurdité, vanité, littérature, aventure, état nauséeux, philosophie existentialiste, absence de sens, conception de l'existence
Dans cette première oeuvre philosophique de Jean-Paul Sartre (1905-1980), "La Nausée", publiée en 1938, l'auteur et philosophe met en avant, à travers cette autofiction, sa philosophie, c'est-à-dire l'existentialisme et, plus précisément, l'existentialisme athée. L'existentialisme est un courant de pensée, une philosophie de l'action, c'est-à-dire une philosophie qui considère que l'Homme donne un sens à sa vie grâce à ses propres actions. Mis en évidence par Jean-Paul Sartre dans la conférence "L'Existentialisme est un humanisme" (octobre 1945), qui sera adaptée en livre par la suite en 1946, ce philosophe français va donner sa propre définition de l'existentialisme avec, notamment, cette célèbre citation : "L'existence précède l'essence", qui exprime autant la philosophie existentialiste de Sartre que sa croyance religieuse, l'athéisme.
[...] » Le personnage principal prend en effet conscience qu'il a fait quelque chose sous l'influence des autres - devenir vaniteux sous l'alcool, devenir vaniteux devant les autres - ce qui, en réalité, le dérangeait et, après cela, il a commencé à se sentir nauséeux. Ainsi, Antoine Roquentin, dans cet extrait, à travers cette réflexion consciencieuse et existentialiste, met en avant l'absence de sens dans sa vie, l'absurdité de sa vie. Mais nous allons également voir que cet extrait et ses enjeux peuvent être mis en parallèle de L'Étranger de Camus, et plus précisément de Meursault et de l'absurdité de sa vie. [...]
[...] Et pour finir, nous mettrons en avant cette philosophie de l'action, l'existentialisme, dans ces deux œuvres, qui donne lieu à une certaine liberté et responsabilité. Le parallèle entre le Meursault de Camus et l'Antoine Roquentin de Sartre Deux personnages-outils, philosophes qui s'ignorent Tout d'abord, que ce soit Antoine Roquentin, ou Meursault dans L'Étranger de Camus, ce sont deux personnages-outils, deux philosophes qui s'ignorent et qui permettent de mettre en avant la philosophie de l'auteur de manière plus naturelle. De plus, cette façon d'aborder cette philosophie, sans que le personnage principal en ait conscience contrairement à l'auteur, permet aux lecteurs de découvrir cette philosophie de l'existentialisme sans pour autant lire une thèse. [...]
[...] Effectivement, dans l'existentialisme de Sartre, la conscience a une place importante puisque la phénoménologie, c'est-à-dire l'étude des phénomènes, des choses qui se « manifestent à la sensibilité d'un être vivant », que Sartre a empruntée pour sa philosophie existentialiste, sa philosophie de l'action, est pensée par la conscience. De ce fait, dans ce passage, la mention familière de Descartes (« j'expliquais que j'étais un type dans le genre de Descartes [ . ] ») est d'autant plus ironique, car celui-ci pense la conscience comme une chose qui pense, contrairement à Sartre qui pense que le « je » dans les formulations telles que « je pense » est une invention des philosophes. [...]
[...] Dans le passage que nous étudions, Sartre met en avant l'inaction d'Antoine Roquentin, le fait qu'il en prenne conscience dans cette réflexion. Et par la suite, cette prise de conscience va le rendre nauséeux. Quant à Meursault, dans L'Étranger, celui-ci semble tout d'abord insensible, inconscient du monde qui l'entoure, comme nous pouvons le voir avec l'incipit « Aujourd'hui, ma mère est morte », qui est une phrase presque administrative. Cependant, par la suite, après le meurtre de l'Arabe sur la plage, il est emprisonné et réfléchit sur le sens de la vie, prenant conscience de l'absurdité de celle-ci. [...]
[...] Nous allons donc nous demander comment Antoine Roquetin, un personnage-outil entre les mains de l'auteur, comme Meursault entre les mains de Camus, incarne la philosophie de l'action dans la contingence existentielle de Jean-Paul Sartre dans cet extrait. De ce fait, dans une première partie, nous verrons dans ce passage une réflexion consciencieuse à travers la philosophie existentialiste de Jean-Paul Sartre. Puis, dans une deuxième et dernière partie, nous mettrons en avant le parallèle entre Antoine Roquentin, personnage de La Nausée et donc de Jean-Paul Sartre, et Meursault, personnage de L'Étranger (1942) et donc d'Albert Camus. [...]
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