Montaigne (1533-1592) entreprend en 1572 de dicter ses Essais, un projet qui l'occupera jusqu'à sa mort. Le philosophe sceptique, également moraliste et homme politique français, a ainsi composé le premier ouvrage du genre de l'époque moderne.
Il y propose ses réflexions humanistes sur le choc des cultures découlant de la découverte du Nouveau Monde, et inspirées de sa propre existence (il a lui-même rencontré des cannibales). A travers cet ouvrage, il livre une véritable critique de l'Ancien Monde et de sa colonisation (...)
[...] L'humanisme de Montaigne Montaigne fait preuve d'une grande avance sur son temps puisqu'il place les Indiens à égalité avec les Européens. A son époque, les cabinets de curiosité étaient chose courante chez les familles les plus riches cultivées ; or le philosophe fait du cabinet du roi l'un de ceux-ci, plaçant ainsi les indigènes au rang de ses égaux. Ce n'est pas quelque chose d'acquis ; le débat a fait rage de nombreuses années (on se souvient ainsi de la controverse de Valladolid autour du débat sur l'âme humaine des indigènes). [...]
[...] A travers cet ouvrage, il livre une véritable critique de l'Ancien Monde et de sa colonisation. Le texte étudié permet de mieux cerner la position du penseur, et de voir comment il construit sa critique. Critique du comportement européen La force pour obtenir le profit Montaigne critique l'Ancien Monde en utilisant le champ lexical de la violence pour caractériser les actions des Européens : exterminé épée rasé Or ce recours à la violence est d'autant moins justifiable qu'il répond à la cupidité des conquérants qui, au service du commerce et du trafic ne font que rechercher l'or des Aztèques et les ressources naturelles des pays d'Amérique du Sud : poivre pour le commerce des épices, perles et autres bijoux, or L'immoralité Tout en se présentant comme des parents venant éduquer et instruire ces jeunes enfants qu'ils voient dans les peuplades considérées primitives, les conquérants font en fait preuve d'un manque de morale et de règles qui les éloigne du rôle qu'ils se sont officiellement assigné. [...]
[...] L'innocence première Et en effet, en considérant ces derniers comme de bons sauvages innocents, Montaigne développe une métaphore de l'enfance pour comparer ce nouveau monde avec l'ancien (l'Europe.) Le contraste entre eux est tel que l'on peut presque s'étonner d'un tel idéalisme chez Montaigne. Conclusion A travers ce passage transparaissent de nombreuses idées humanistes de Montaigne, qui nous fait réfléchir à la situation de ces Indiens conquis par des aventuriers Européens en proposant une comparaison entre les deux continents. Il en profite ainsi pour critiquer l'Europe et entretenir le mythe du retour à l'état de nature et du bon sauvage similaire à un enfant. [...]
[...] II) Les qualités du philosophe Repenser l'univers Dans ce passage, l'auteur reconsidère la vision commune de l'univers et propose une hypothèse de pluralité des mondes à travers les termes, le dernier des frères Cette idée est représentative de l'ouverture d'esprit du philosophe, qui remet en cause les idées reçues, ici la vision biblique et aristotélicienne du monde. La curiosité du philosophe Penseur attaché au cosmopolitisme, Montaigne s'intéresse aux autres cultures, sociétés et leurs mythes et croyances. Ici, il abord le thème des richesses des peuples Inca et Aztèque, avec notamment le mythe de l'Eldorado, une utopie persistante chez les conquérants espagnols. [...]
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