Dans l'ouvrage qu'ils signent en commun, Le Monde a-t-il un sens ?, aux éditions Fayard, Jean-Marie Pelt et Pierre Rabhi tentent d'éclairer le lecteur sur la réalité du monde en s'appuyant sur une question qui a traversé les cultures depuis les origines. À travers les sciences, du Big Bang aux questions humaines, ils analysent comment le monde se construit et se développe, vers quoi il semble tendre pour autant que nous puissions en connaître. Pour Jean-Marie Pelt, il est évident que la vie doit plus à l'alliance qu'à la rivalité. Pierre Rabhi, lui, se définit comme un « intendant et serviteur de la Terre nourricière ». Il pense que l'homme doit prolonger et poursuivre le processus engagé par la nature et développer dans chacun des actes de sa vie et dans ses relations avec son prochain un esprit de coopération plutôt que de compétition. La compétition, pour lui, est un processus perdant du fait des tensions et des conflits qu'elle engendre. Les deux auteurs, qui sont aussi des amis de longue date, cherchent dans ce livre à partager une vision positive, mais aussi exigeante de l'avenir. Positive, parce qu'ils dépassent par leur pensée l'obsession décliniste et désespérée qui prévaut dans notre temps. Leur objectif : atteindre enfin le monde plus juste et plus fraternel auquel ils aspirent. Pour eux, cette quête passe forcément par une « insurrection des consciences » sincère et globale. Il reste encore du pain sur la planche. Ils le savent. Et c'est de là qu'ils tirent leur espoir.
[...] On pourrait y ajouter associativité mot qui ne désignait jusqu'ici qu'une équation mathématique. L'associativité devient alors, à travers toute l'histoire de l'univers, la manière dont des entités simples s'associent à deux ou à plusieurs pour aboutir à des entités plus complexes avec émergence de propriétés nouvelles. Le concept n'est pas nouveau. Pierre Teilhard de Chardin a montré qu'à partir d'un certain niveau de complexité du monde minéral le phénomène vivant a émergé et l'histoire universelle a franchi le pas de la vie Puis la vie a atteint le niveau de développement du cerveau humain, l'évolution s'est ouverte à la conscience et à l'explosion des propriétés cognitives, elle a franchi le pas de l'esprit L'idée d'associativité n'est pas nouvelle. [...]
[...] Là, l'étoile explose et expulse tous les atomes dans l'univers interstellaire. Elle devient une supernova : ce brasier fabrique des atomes lourds, ceux des alchimistes, le fer, le plomb, l'argent et l'or. Les processus de fusion des étoiles ont créé 92 éléments et de nombreux isotopes répertoriés dans le tableau du Russe Mendeleïev. À ces atomes s'ajoutent ceux fabriqués par l'homme ou résultants des processus de désintégration spontanée de l'uranium : les atomes radioactifs. La fusion est une association les atomes lourds résultant de l'association d'atomes plus simples et plus légers. [...]
[...] Chez les animaux se mettent en place des interactions entre les individus. Dans le monde animal, le degré de sociabilité est très variable. Certains animaux se passent fort bien de compagnie et mènent une existence solitaire : tigre, léopard, chat domestique, aye-aye. À part les éphémères rencontres sexuelles, pas besoin des autres. Beaucoup d'invertébrés sont aussi solitaires, notamment le ver solitaire. Mais la règle chez la plupart des animaux est la vie en société. Au sein d'une société, des individus de même espèce se regroupent en fonction d'objectifs et d'intérêts communs : recherche de nourriture, partage des ressources, protection des plus faibles ou des plus jeunes. [...]
[...] L'abeille symbolise l'harmonie sociale depuis l'Antiquité. Le banc de poissons n'est qu'une bande Aucun lien particulier entre les individus. Chacun suit le groupe parce que cela le rassure. Mais la bande est déjà une protection : elle apparaît comme un organisme unique à beaucoup de prédateurs qui la craignent et l'évitent. Sinon, beaucoup d'espèces auraient disparu comme toutes celles que l'évolution a laissées sur le côté de la route. Dans une meute de loups, les combats pour le pouvoir sont violents. [...]
[...] Une molécule d'ADN humain compte 150 milliards d'atomes correspondant à plus de trois milliards de nucléotides. La formation des molécules d'ADN et d'ARN résulte d'un mécanisme d'associativité entre les maillons de nucléotides qui les constituent. Comment ces nucléotides ont-ils pu se disposer de manière à former un langage cohérent ? Comment se sont-ils agencés dans le bon ordre pour aboutir à la constitution d'un tel programme ? C'est l'un des mystères du vivant. Les scientifiques restent perplexes. Le hasard aurait-il bien fait les choses ? [...]
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