Modernité viennoise et crises de l’identité, Jacques Le Rider, paradoxes de l'identité, Autrice, identité collective, individuelle, originelle, construction et destruction de l'identité
Le texte dont il s'agit ici ne se présente pas immédiatement comme une étude philosophique générale de la notion d'identité, mais il se penche au contraire sur les transformations qu'a subi cette notion dans ce milieu culturel particulier qu'est la Modernité viennoise. Cependant, en mettant en lumière la crise qui peut traverser l'identité, cette réflexion permet d'instruire une réflexion sur les paradoxes qui habitent l'idée de moi ou de subjectivité. Dans cet extrait, Jacques Le Rider nous présente en effet ce qu'il désigne comme une « crise de l'identité », inhérente à la culture autrichienne du tournant du XXe siècle.
[...] Le Moi construit son identité en se différenciant progressivement du « monde » en général : « individualisation », c'est-à-dire abstraction du sujet comme réalité distincte et unique au sein de la masse des phénomènes ; des « autres » : « identification », c'est-à-dire constitution d'une personnalité propre qui distingue le Moi des autres sujets ; d'« autrui » : « imputation », c'est-à-dire acquisition de l'idée d'une responsabilité par laquelle le sujet accepte de répondre de ses actes devant autrui, de tenir compte de l'existence de l'autre et de se rendre aux obligations qu'il a envers lui. B. L'identité en crise (« Par crise de l'identité « et du discours culturel ») 1. [...]
[...] L'idée d'une crise de l'identité Cette définition positive et originale de l'identité implique une conception également originale de ce qui, a contrario, menace cette identité. Présenter l'identité comme un processus de construction, c'est par-là même affirmer la fragilité essentielle de cette identité qui doit en permanence être reconquise. Cette fragilité est apparue en particulier dans le monde viennois au tournant du siècle. [Donner des exemples du « mysticisme » qui accompagne la crise de l'identité dans le monde viennois : le mysticisme post-romantique, Hofmannsthal ] Crise de l'identité personnelle et remise en cause de l'individualisation Définir l'« identité personnelle » et expliciter la forme que peuvent prendre les doutes sceptiques à son égard. [...]
[...] Modernité viennoise et crises de l'identité - Jacques Le Rider - Les paradoxes de l'identité I. Introduction Le texte dont il s'agit ici ne se présente pas immédiatement comme une étude philosophique générale de la notion d'identité, mais il se penche au contraire sur les transformations qu'a subies cette notion dans ce milieu culturel particulier qu'est la Modernité viennoise. Cependant, en mettant en lumière la crise qui peut traverser l'identité, cette réflexion permet d'instruire une réflexion sur les paradoxes qui habitent l'idée de moi ou de subjectivité. [...]
[...] Souligner le paradoxe inhérent à une telle expression qui est presque un oxymore dans la mesure où l'idée de crise renvoie en général à un épisode bref et exceptionnel, non à un état durable et essentiel Le paradoxe d'un « culte du moi » associé à une approche sceptique sujet Cf. l'écho que peut rencontrer ce paradoxe dans la vie culturelle. Ici, on assiste tout à la fois à une glorification du « Moi » et de son identité à travers le développement des thèmes littéraires et artistiques de l'héroïsme ; et à une mise en évidence du scepticisme auquel conduit inévitablement la réflexion sur ce même moi (le thème viennois du "Moi insauvable"). Cette coexistence peut être considérée comme un révélateur des contradictions qui habitent essentiellement la notion d'identité. [...]
[...] Nous commencerons par examiner la conception paradoxale du Moi et de son identité comme résultat d'un processus de construction, puis nous montrerons que cette nouvelle approche nous met sur la voie d'une nécessaire « déconstruction » de cette même identité. Nous essaierons enfin de systématiser cette idée selon laquelle le Moi et son identité sont le lieu des paradoxes. II. Plan analytique détaillé A. L'identité et sa construction (« On peut comprendre le monde, les autres, autrui. ») 1. [...]
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