Le moralisme intellectuel condamne le versant ?sensible' de l'homme. Comme le rappelle notre auteur, ce moralisme se fonde en partie sur la pensée religieuse et en particulier sur l'idée de pêché originel (développée dans le premier testament). Le pêché originel est ce qui nous renvoie à notre condition d'homme, au fait que nous soyons ?être de sensations et de plaisirs', enraciné dans le concret. C'est cette concrétude que condamne le moralisme intellectuel, « ce qui a pour conséquence la marginalisation ou la stigmatisation de l'esthétique. » Le péché originel renvoie également à l'aspect suspicieux de la connaissance : c'est parce qu'Eve a voulu connaître le goût de la pomme qu'elle a bravé l'interdit divin. On peut ainsi supposer, comme le fait notre auteur, que « pour effacer le soupçon qui pèse sur le savoir » le clerc « va soupçonner l'hédonisme ». On comprend mieux ainsi la survalorisation de la morale au détriment « des expériences existentielles pétries de joies et de peines, de plaisirs et d'angoisses qui sont le lot de tout individu et tout ensemble social quel qu'il soit ».
[...] L'hédonisme touche toutes les couches de la population. Il n'engendre pas une seule valeur, mais une pluralité de valeurs. L'esthétique (c'est-à-dire la culture des sentiments) permet ainsi la conjonction d'éléments disparates placet futile L'esthétique, dans la mesure où elle renvoie à un vécu commun où le temps est immobile, renvoie à une autre conception du temps. La notion de durée, en tant que représentation du temps vécu, acquiert une dimension variable (variable selon les individus, selon les événements). Elle engendre un nouveau rapport au temps, perceptible notamment dans l'organisation du temps libre. [...]
[...] Fiche de lecture : Michel Maffesoli, Au creux des apparences, pour une éthique de l'esthétique ; chapitre "De la disponibilité sociale" 1. le moralisme intellectuel Le moralisme intellectuel condamne le versant ‘sensible' de l'homme. Comme le rappelle notre auteur, ce moralisme se fonde en partie sur la pensée religieuse et en particulier sur l'idée de péché originel (développée dans le premier testament). Le péché originel est ce qui nous renvoie à notre condition d'homme, au fait que nous soyons ‘être de sensations et de plaisirs', enraciné dans le concret. [...]
[...] Il s'agit alors de voir comment nos sociétés se donnent en spectacles elles-mêmes une autre logique de l'être ensemble Par constatations empiriques, observations journalistiques, il est possible de percevoir l'émergence d'une nouvelle logique de l'être ensemble. Cette dernière serait centrée sur le quotidien. Elle aurait une dominante ‘tactile' c'est-à-dire axée sur la mise en relation des gens et des choses . La valorisation du corps renvoie au palpable, à une ambiance générale qui favorise le toucher . Or, cette ambiance ‘tactile' ne peut advenir qu'au quotidien, dans la proximité. Pour notre auteur, l'évidence tactile passe actuellement ( ) par le développement technologique (télématique, vidéo texte, micro électronique) où se joue une interdépendance sociétale indéniable . [...]
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