Métaphysique des moeurs, Kant, conscience, vertu, devoir, morale humaine, autorité intérieure
Dans ce texte extrait de la Métaphysique des moeurs, Emmanuel Kant explique la conception de la conscience morale comme un « tribunal intérieur », pour ainsi dire une force imposée par la raison. Kant est un philosophe prussien, fondateur du criticisme, dans cet extrait, il aborde donc le sujet de la conscience. La conscience, une présence constante et immédiate de soi à soi, représente ainsi la capacité à faire retour sur soi-même. Ici, il use d'une métaphore pour la représenter comme un « tribunal intérieur » qui jugerait donc nos pensées et actions. Ce tribunal intérieur est universel, mais aussi contraignant : en effet, il suit l'individu, qu'il le veuille ou non. Cette analyse cherchera à mettre en lumière les caractéristiques de cette conscience morale selon Kant, en s'appuyant sur la notion de devoir et d'autorité intérieure.
[...] Cette conception de la conscience morale comme tribunal intérieur permet à Kant de montrer que l'éthique ne repose pas sur des règles contingentes ou culturelles, mais sur une loi morale universelle ancrée dans la raison. Cependant, elle soulève aussi des questions sur l'origine de cette autorité interne : si elle émane de la raison, pourquoi est-elle perçue comme une autorité extérieure ? Cette analyse pourrait inviter à discuter de la conception kantienne de la raison et du devoir, et des implications de cette idée de tribunal intérieur pour la liberté individuelle et la responsabilité morale. [...]
[...] L'individu est inévitablement ramené à lui-même dès que « la voix terrible » de la conscience se manifeste. Cette voix est qualifiée de « terrible » pour souligner le caractère impérieux et inéluctable de la conscience morale. Elle agit comme un rappel constant du devoir, imposant une responsabilité que l'on ne peut esquiver définitivement. Kant reconnaît que l'on peut parfois sombrer dans un état où l'on ne « se soucie plus de cette voix », mais il affirme qu'il est impossible de ne pas l'entendre. [...]
[...] Cette formulation est essentielle : pour Kant, ce n'est pas un simple sentiment de culpabilité subjectif, mais une autorité morale. Cette crainte n'est donc pas irrationnelle ou excessive ; elle est un « respect » pour la loi morale, qui nous rappelle notre devoir. En qualifiant ce respect de « respect lié à la crainte », Kant montre qu'il n'est pas possible de se dérober totalement à cette voix intérieure : elle inspire à la fois une forme de respect et une appréhension face aux conséquences de nos choix. [...]
[...] Une conscience universelle de l'Homme Kant affirme ensuite que la conscience morale n'est pas une création arbitraire ou une construction subjective. Elle est universelle et « incorporée » en chaque individu, c'est-à-dire qu'elle fait partie intégrante de la nature humaine. Kant met l'accent sur cette idée afin de mettre en évidence que la conscience morale n'est pas seulement une construction sociale ou culturelle ; elle joue un rôle essentiel dans la raison humaine. Effectivement, selon Kant, chaque individu possède cette conscience morale qui lui est imposée comme une loi intérieure, le poussant à se conformer à des valeurs universelles. [...]
[...] Il écrit que, même si le jugement moral est un rapport de l'individu à lui-même, la conscience impose son autorité « comme sur l'ordre d'une autre personne ». Cette expression souligne que la conscience morale s'impose à nous avec une force similaire à celle d'une loi extérieure, bien qu'elle provienne de notre propre raison. Pour Kant, cette « autre personne » représente la loi morale elle-même, qui agit comme une sorte de devoir impersonnel et universel que la raison impose à chacun. [...]
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