Le Ménon est un dialogue aporétique, c'est-à-dire n'apportant pas de réponse aux problèmes posés dès le début. C'est ainsi que Ménon et Socrate tente de définir la vertu, sa nature, afin de savoir s'il est possible de la rechercher sans en connaître la nature. La question examinée est donc celle de l'essence de la vertu. C'est ainsi que Socrate annonce à Ménon "je veux bien mener cet examen avec toi, pour que nous recherchions ensemble ce que peut bien être la vertu" dans la phrase précédant le passage que nous allons étudier. La principale problématique est la suivante : comment chercher ce qu'on ne connaît pas ?
[...] On retrouve la notion de "paradoxe de Ménon" dès la première phrase du passage à étudier. "laquelle des choses que tu ignores prendras-tu comme objet de la recherche" se rapporte à la détermination de l'objet de la recherche ainsi qu'à celle de la méthode de cette recherche. "Et si même, au mieux, tu tombais dessus, comment saurais-tu qu'il s'agit de cette chose que tu ne connaissais pas ?" : ici, cette question posée par Ménon à Socrate porte sur l'identification de l'objet découvert comme étant l'objet cherché. Ainsi, la difficulté ne porterait-elle pas sur l'ignorance où on est de l'objet cherché ? En effet, ne connaissant pas l'objet que l'on cherche, on se trouve dans l'incapacité si celui-ci équivaut à celui qu'on découvre. C'est donc la nature commune de la difficulté qui justifie le caractère réitératif (c'est-à-dire la répétition) de l'argument de Ménon. On peut alors distinguer deux arguments : la difficulté de formuler la recherche et le problème que celle-ci pourrait poser s'il avait lieu, face à l'incertitude de l'objet que l'on découvrirait (...)
[...] La question examinée est donc celle de l'essence de la vertu. C'est ainsi que Socrate annonce à Ménon je veux bien mener cet examen avec toi, pour que nous recherchions ensemble ce que peut bien être la vertu dans la phrase précédant le passage que nous allons étudier. La principale problématique est la suivante : comment chercher ce qu'on ne connaît pas ? Le paradoxe de Ménon : comment peut-on chercher ce qu'on ne connaît pas ? On retrouve la notion de paradoxe de Ménon dès la première phrase du passage à étudier. [...]
[...] Puis Socrate affirme qu' il n'est pas possible à un homme de chercher ce qu'il connaît, parce qu'il le connaît : ainsi, dans un certain sens parce qu'il le connaît c'est-à-dire dans la mesure où c'est une telle connaissance qui permettra la remémoration et la connaissance réelle. Selon Socrate le fait de chercher et le fait d'apprendre sont, au total, une réminiscence rend les hommes ardent à chercher, alors que l'argument de Ménon, jugé éristique par Socrate, rendrait, selon lui, les hommes paresseux. Défendant ce principe, Socrate accepte donc de rechercher avec Ménon ce qu'est la vertu. [...]
[...] Ainsi, même si Ménon rencontrait l'objet recherché, il ne pourrait pas associer le signifié au signifiant. Cependant, on peut savoir ce que l'on cherche sans en connaître les propriétés. Si l'on établit un lien avec le centre du dialogue entre Ménon et Socrate, c'est-à-dire, la recherche de la vertu, Ménon se renverrait alors à l'idée que, bien qu'il ne sache pas ce qu'est la vertu, c'est ce qu'il recherche. La question de Ménon, formulée à l'origine sur la question de la difficulté de chercher, renvoie enfaite immédiatement sur le statut de connaissance et sur la possibilité d'une ignorance totale. [...]
[...] C'est donc la nature commune de la difficulté qui justifie le caractère réitératif (c'est-à-dire la répétition) de l'argument de Ménon. On peut alors distinguer deux arguments : la difficulté de formuler la recherche et le problème que celle-ci pourrait poser s'il avait lieu, face à l'incertitude de l'objet que l'on découvrirait. Autrement dit, le problème se posant au début ou même avant la recherche elle-même, c'est de savoir ce qu'il nous faut chercher. Mais pourquoi chercher une chose particulière si on ne sait pas ce qu'on cherche ? [...]
[...] Il ne s'agit plus alors de savoir seulement, mais surtout de se souvenir. Telle est la théorie de Socrate : L'acquisition de la connaissance doit alors débuter par une re-connaissance. Cette théorie sert tout à la fois à démontrer l'immortalité de l'âme et l'existence de réalités intelligibles. Le ressouvenir par l'âme de connaissances qu'elle a acquises en dehors de son séjour dans un corps et qu'elle a perdu lors de sa réincorporation. En mentionnant la théorie de la réminiscence, selon laquelle on ne peut pas chercher ce qu'on se connaît pas, Socrate ne mentionne pas explicitement la difficulté consistant à savoir comment reconnaître ce que l'on cherche et qu'on ne connaît pas. [...]
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