Lorsque l'on entre en terminale, la philosophie suscite souvent de nombreuses questions. Tout le monde en parle sans vraiment savoir de quoi il parle et on nous a aussi appris que l'on allait pratiquer la philosophie des sciences, remettant en question les bases de nos connaissances. Et on se demande alors pourquoi et comment douter de nos connaissances acquises, puisqu'elles le sont ! En définissant la philosophie comme la "sagesse", une "affaire personnelle", qui "seule" peut nous amener à la vie et en définissant les conditions dans lesquelles celles-ci peut être pratiquée, Edmond Husserl nous éclaire justement sur certains de ces questionnements (...)
[...] Husserl réaffirme deux faits importants, ensemble, comme il l'a déjà fait dans la première phrase. D'abord, le fait que la philosophie -qu'il appelle aussi la sagesse du grec Sophia soit une affaire personnelle et il insiste beaucoup à l'aide de pronoms personnels tels que sienne sa son puis explicite l'exercice qu'engendre la philosophie, déjà décrit auparavant par le renverser puis reconstruire Cette explication nous permet justement de comprendre pourquoi la philosophie doit être considérée comme une affaire personnelle Car si effectivement le savoir de la personne qui apprend la philosophie doit s'appuyer sur ses intuitions absolues (c'est à dire des lois, tels les axiomes mathématiques, qui sont indiscutables), être justifiable des l'origine et dans toutes ses étapes alors la personne n'a pour choix que la reconstruction de son savoir par elle même. [...]
[...] on peut reconnaître ici le domaine de la connaissance, c'est à dire une des deux parties de la Sophia ou sagesse : la partie théorique. On peut donc penser que Husserl privilégie largement la partie pratique, c'est à dire le raisonnement, la démarche philosophique même, aux connaissances que l'on peut acquérir grâce à ce dernier. III - Conclusion En conclusion, on peut dire que Husserl définit la philosophie comme quelque chose de plus ou moins systématisé par des règles telles que la démonstration rigoureuse et personnelle et qui nécessite un engagement important, sans lequel on ne peut tendre vers la sagesse et donc donner un sens a la philosophie. [...]
[...] Son voeu de pauvreté de connaissance permet d'apercevoir sa conception de la philosophie : un moyen plutôt qu'une fin, presque une science en fait. Mais si Husserl considère plus la Sophia en tant que pratique, pourquoi ne pas imaginer une philosophie qui s'intéresse plus à son coté théorique ? [...]
[...] Ensuite est expliquée la consistance même de cet engagement. D'abord, se replier sur soi même, et, au dedans de soi c'est a dire en construisant son propre raisonnement, en s'écartant de la pensée commune et de toute opinion, tenter de renverser toutes les sciences admises jusqu'ici et tenter de les reconstruire Ceci n'invite en rien à dire que toutes nos connaissances scientifiques et même générales sont fausses, mais bien au contraire, à savoir pourquoi elles sont vraies. La philosophie serait alors une sorte de mathématiques de la vie, qui consisterait à découvrir la vie non pas par un constat ou exemple relatif à nos sens, ni par l'opinion qui elle aussi est relative, mais par le raisonnement logique, fondé sur des choses sures. [...]
[...] La philosophie - la sagesse - est en quelque sorte une affaire personnelle du philosophe. Elle doit se constituer en tant que sienne, être sa sagesse, son savoir qui, bien qu'il tende vers l'universel, soit acquis par lui et qu'il doit pouvoir justifier dès l'origine et à chacune de ses étapes, en s'appuyant sur ses intuitions absolues. Du moment que j'ai pris la décision de tendre vers cette fin, décision qui seule peut m'amener à la vie et au développement philosophiques, j'ai donc par là même fait le voeu de pauvreté en matière de connaissance. [...]
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