Explication du second précèpte du Manuel d'Epictète. Etre heureux est l'ambition de tout homme mais le bonheur s'apprend-il ou sait-on spontanément comment être heureux ?
[...] En est-il de même pour le désir. De la ligne 9 à la ligne 16 Non, Epictète en appelle même à une suppression provisoire de tout désir. Cela signifie que l'homme n'est pas d'emblée capable de savoir ce qui est bon donc désirable pour lui. Pour comprendre cela, il faut remarquer la même subdivision entre ce qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas : désirer ce qui ne dépend pas de nous expose au malheur. Exemple : désirer un honneur dépend du bon vouloir d'autrui, du jeu des relations sociales. [...]
[...] Par définition, c'est le mal que nous craignons. Or, tout homme sait spontanément ce qui lui est nuisible, il sait ce qu'il ne doit pas désirer. Mais il ne connaît pas spontanément ce qu'est le bien, ce qu'il doit désirer. Raison pour laquelle Epictète appelle tous ceux qui veulent suivre la voie du stoïcisme à suspendre provisoirement tout désir. Après avoir rappelé le principe fondamental du stoïcisme, Epictète, dans un deuxième temps, explique en quoi il est aisé de savoir ce qu'on doit et peut craindre. [...]
[...] Nous comprenons donc que ce qui dépend de nous au contraire renvoie à l'esprit. Il est vrai que la maladie par exemple ne dépend pas de nous, que même si nous ne voulons pas être malade, cela arrivera si cela doit arriver, c'est la raison universelle, on ne peut pas changer l'ordre du monde. Voilà pourquoi : transporte donc tes craintes ( ) sur celles qui en dépendent 7-8-9). Comment comprendre cette idée de transport, exemple : craindre d'être malade : ne pas vouloir être malade. [...]
[...] On désire quelque chose ou quelqu'un que l'on se représente comme bien et l'on craint ce que l'on se représente comme un mal. Mais sait-on ce qui est mal et ce qui est bien ? Peut-on aussi facilement connaître l'un que l'autre ? C'est l'enjeu du deuxième moment. De la ligne 4 à la ligne 9 L'enjeu premier du stoïcisme est de permettre aux hommes d'être heureux. Or, il a été dit que pour être heureux, il faut que désirs et craintes atteignent leur finalité propre. [...]
[...] Exemple, on pourra aimer sa femme et ses enfants mais en se les représentant comme mortel de manière que leurs pertes ne produisent pas de malheur en nous. Mais, la difficulté même de ce genre de représentation oblige à reconnaître qu'il faut un apprentissage en commençant par travailler la représentation de choses de moindre importance : un pot de terre (précepte et aussi en prenant notre temps, doucement sans te hâter 15-16). Le précepte II nous invite à faire table rase, provisoirement, de tout désir, mais non pas pour ne plus désirer ensuite mais pour désirer mieux, c'est-à-dire savoir ce qu'on désire et faire en sorte qu'on puisse être désirant et libre à la fois. [...]
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