Dans
[...] Malebranche tente d'expliciter sa thèse en se fondant sur des exemples relatifs à chaque catégorie de sciences mais ceux-ci sont finalement le fruit des deux sciences réunies. Loin d'en faire l'éloge, Malebranche propose un texte en faveur de la philosophie en dénigrant ce qui s'oppose logiquement à elle. Texte : Les hommes ne sont pas nés pour devenir astronomes, ou chimistes pour passer toute leur vie pendus a une lunette, ou attaches a un fourneau ; et pour tirer ensuite des conséquences assez inutiles de leurs observations laborieuses. [...]
[...] De plus, c'est une sorte de cercle vicieux où chaque découverte nous emmène à la suivante sans discontinuité ; il en résulte une dépendance accrue au fil du temps et une robotisation de notre esprit qui n'aura connu que les mécanismes propres à ce qui nous entoure, et non notre propre fonctionnement. La distinction que fait Malebranche entre la philosophie et les autres sciences est légitime : la chimie, l'astronomie, les mathématiques, etc . sont des sciences qui s'attachent aux objets et phénomènes rencontrés dans la nature, soit des sciences naturelles, alors que la philosophie est une science ayant pour objet l'homme et ses comportements individuels et collectifs, soit une science humaine. [...]
[...] Malebranche ouvre sa démarche sur une affirmation dont il va tenter d'en démontrer l'exactitude tout au long de cet extrait. Les hommes ne sont pas nés pour devenir astronomes ou chimistes (l.1) : cette phrase constitue le fondement de l'extrait proposé. Le philosophe propose une affirmation sous forme négative fondée sur deux exemples de sciences par opposition à la science de l'homme l'astronomie et la chimie. La négation est utilisée ici afin d'accentuer le poids de cette affirmation et le terme généralisant Les hommes (l.1) permet au philosophe d'étendre son affirmation à tous. [...]
[...] Malebranche affirme son autorité par l'utilisation des verbes pouvoir (l.9) et devoir (l.10) : il se présente comme porteur d'un enseignement et réaffirme ses propos introduits par la conjonction de coordination Mais (l.10). Les sciences doivent rester des divertissements (l.10) dont l'éclat (l.10) accroît le caractère superflu et doivent rester en deçà de la Science par excellence, celle de l'homme. De plus, le philosophe insiste sur le pouvoir qu'exercent les sciences sur les hommes : ce sont elles qui les surprennent (l.10) et en font leurs esclaves alors qu'en ce qui concerne la philosophie, elle permet aux hommes d'accéder à la sagesse et au bonheur. [...]
[...] Il conçoit finalement l'existence d'un résultat scientifique, fruit de recherches diverses, mais dénigre l'utilité d'un tel résultat. Afin de souligner cette pensée, il en appelle au lecteur grâce à une question oratoire l.6 qui lui permet finalement une transition vers le but de la philosophie : l'acquisition de la sagesse et la recherche du bonheur. Les scientifiques peuvent en effet entreprendre des recherches qui s'avèreront fructueuses : ils verront alors en leur résultat une récompense digne des efforts fournis. Cependant, le plaisir que leur aura rapporté le secret de fixer le mercure (l.5 et n'est rien, selon Malebranche, comparé à la plus infime part de sagesse et de bonheur que leur aurait emmené l'étude de l'homme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture