Explication du texte de Malebranche sur la raison universelle « il n'y a personne qui ne sache, du moins confusément [...] la souveraine raison, ou à la raison universelle que tous les hommes consultent ».
[...] Or, la majorité est elle critère de vérité ? Comme l'a montré l'histoire, notamment avec Galilée et son système héliocentrique, un peuple entier, pétri de croyances, peut être dans l'erreur. Ainsi la morale n'est pas critère de vérité. Peut-on donc dire d'un homme déraisonnable qu'il est relégué au statut d'animal, alors qu'il possède toujours l'inaltérable raison théorique universelle, et que son déraisonnement ne l'est peut-être pas, si la majorité se trompe ? La seule vérité et chose certaine à en retirer est donc que la seule différence entre homme et animal est la raison théorique universelle. [...]
[...] Encore plus, il en a horreur ligne 14, il ne les supporte pas voire ne les conçoit pas. Or, un homme raisonnable est doué de raison mais ses actes sont conformes au bon sens, aux attentes et aux jugements de la plupart des individus, en tant qu'ils sont doués de raison. L'homme raisonnable incarne un peu l'universalité de la raison théorique dans la pratique. Cependant sa moralité est formatée par le déterminisme et on peut objecter qu'il n'y a pas vraiment de morale planétaire : celle-ci varie au cours du temps et des endroits, des coutumes Alors même si ces raisons, dans le fond, ne sont pas raisonnables ligne 15 elles ne le sont que dans le fond ligne 15 et non dans la forme. [...]
[...] Dès lors, Malebranche démontre cette universalité en s'appuyant sur un exemple lié aux Chinois ligne 9. En effet, nous ne partageons rien avec les Chinois : ni les coutumes, ni la langue, ni la religion. Or, pour assurer une cohérence à l'échelle planétaire des vérités, qui sont elles- mêmes universelles, il faut bien, logiquement, que la raison, source de raisons, le soit aussi ! Ainsi, cette raison est consultée ligne on en prend avis, on l'interroge et elle nous renseigne sur la vérité répond ligne 9). [...]
[...] Peut-on donc réellement dire qu'il existe une raison unique et universelle ? Dans la phrase suivante, Malebranche souligne la particularité ligne 14 de la raison pratique. Le mot particulier insiste sur le fait que cette raison ne concerne qu'un groupe d'individus. Ce jugement ou tout du moins cette morale, n'est donc pas universelle. Dans le cas présent, Malebranche reprend l'exemple d'une des vérités qu'il a précédemment affirmé il faut préférer son ami à son chien ligne en disant l'inverse un homme préfère la vie de son cheval à celle de son cocher ligne 13. [...]
[...] C'est pourquoi Malebranche va tenter de trouver par une démonstration logique et rationnelle qui détient cette raison universelle, la définir en lui donnant du sens. Tout d'abord, Malebranche s'appuie sur ses certitudes je suis certain ligne ce qui lui semble absolument logique et vrai. Ici, il allie un verbe de perception je vois ligne 4 avec les mathématiques 2 et 2 font 4 ligne 4. En effet, les mathématiques sont de la pensée pure (Kant) car elles sont abstraites et ne font appel qu'à la raison et à une démonstration logique respectant le principe de non contradiction. [...]
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