Dans cet extrait, Machiavel aborde les problèmes que rencontre le prince pour garder le pouvoir, ce qu'il peut faire pour faire face à la réalité, réalité qui peut le mettre aux prise avec des situations assez exceptionnelles. Il questionne la relation entre action et morale, l'attitude que le prince doit adopter pour conserver le pouvoir, la place de l'action en politique. On peut se poser plusieurs questions à la lecture de ce texte : Comment le prince doit-il agir ? Doit-il toujours suivre la voie du bien ? Et plus généralement, que doit faire le prince pour conserver son pouvoir ?
La thèse de Machiavel est de dire ici que le prince doit être un homme de bien, mais que cela passe parfois par des écarts avec les qualités que doit avoir le prince. Il faut parfois être assez rusé pour s'écarter du bien et être cruel, quitte à parfois revenir sur sa parole, mais toujours avec en vue un plus grand bien. L'efficacité politique prime sur tout. Il faut remettre l'extrait dans le contexte plus général du chapitre 18, ou plutôt des chapitres 15 à 19 dans lesquelles l'écrivain florentin explique les qualités que doit posséder le prince pour conserver son pouvoir. Il explore dans ces chapitres les liens existants entre la politique et la morale. Et plus globalement, Le Prince aborde les thèmes de la place de l'action politique, et plus globalement, sur la façon dont le prince doit s'y prendre pour conquérir, fonder et conserver le pouvoir. La question qui traverse tout le livre est en effet la suivante : que faire pour améliorer la résistance des formes politiques face à la menace du temps ? Quels conseils donner au prince pour qu'il puisse stabiliser sa position, la conserver ?
Nous verrons dans un premier temps si un prince, pour conserver son pouvoir, doit parfois s'éloigner des qualités nécessaires au prince pour gagner l'amitié du peuple. Puis nous étudierons ce qui faut parfois rejeter pour faire face à la réalité, c'est-à-dire à la combinaison de la fortune et de la virtù. (...)
[...] (Le Prince, chapitre 18, p. 71-72, FolioPlus philosophie, 2008) Introduction Dans cet extrait, Machiavel aborde les problèmes que rencontre le prince pour garder le pouvoir, ce qu'il peut faire pour faire face à la réalité, réalité qui peut le mettre aux prise avec des situations assez exceptionnelles. Il questionne la relation entre action et morale, l'attitude que le prince doit adopter pour conserver le pouvoir, la place de l'action en politique. On peut se poser plusieurs questions à la lecture de ce texte : Comment le prince doit-il agir ? [...]
[...] En effet, on peut relever les termes prêt à tourner vents de fortune variations et dans la suite de la phrase le verbe s'éloigner qui font référence à l'idée de changement, de déplacement, de mouvement. Et ce sont ces idées que le contenu de la pensée de l'auteur abrite. La façon dont l'auteur écrit est donc parfaitement en accord avec sa pensée. De plus, et cette seconde raison est plus importante, le fait de mettre en avant l'action politique, de défendre que l'homme politique peut agir sur le cours des choses est une rupture fondamentale avec ce que la grande majorité des hommes ont pensé jusque là. [...]
[...] Mais, je le répète, il faut toujours éviter d'attiser la haine du peuple, car cela provoque la chute du gouvernant. Il faut seulement pouvoir faire des actions cruels si cela est nécessaire, mais ne jamais être cruel si le but n'est pas d'assurer un ordre plus grand que si l'on avait rien fait. [...]
[...] Mais si l'homme peut influer sur le cours des choses, pourquoi est-il parfois nécessaire de le faire ? Pourquoi faut-il parfois s'écarter du bien ? C'est maintenant que nous pouvons répondre à cette question. Comme je l'ai déjà dit, le but central de Machiavel est de permettre aux princes que stabiliser leur position. Dans cette optique, il faut toujours viser le bien, même si pour cela il faut renoncer à deux choses. La première est de tenir ses promesses. L'écrivain florentin dit dans l'extrait que parfois le prince doit agir contre sa parole Il convient maintenant d'expliquer ce point. [...]
[...] En effet, comme l'explique Machiavel à plusieurs reprises dans Le Prince, la haine du peuple contre son prince conduit à la chute de ce dernier. J'apporte une précision ici : comme le dit l'auteur dans le chapitre 17, cela ne veut pas dire que le prince ne doit pas agir pour être craint. En effet, la crainte n'entraine pas nécessairement la haine. La crainte est liée à la peur, et la peur, notamment d'un châtiment, permet de prévenir certains complots que l'on pourrait monter contre lui. Il s'agit de ne pas paraître cruel, et c'est cela que pitoyable signifie. [...]
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