Liberté d'expression et censure par l'Etat

Résumé du document

Dans cet extrait du Traité des autorités théologique et politique, Spinoza détaille comment la liberté d'expression doit être mise en œuvre au sein d'une société saine. En effet, il se place contre la censure, alors perçue comme nécessaire par les Etats. Il doit donc expliquer comment l'abrogation de cette censure pourrait mener à une amélioration de la vie politique, et pas à l'anarchie. Comment la liberté des expressions peut-elle être sainement mise en œuvre ?

Extraits

[...] Comment la liberté des expressions peut-elle être sainement mise en œuvre ? De « Les exigences de la vie en société [ . ] » à « [ . ] sous l'unique garantie de son propre pouvoir », Spinoza explique pourquoi une vie sociale saine n'exclut pas la liberté de penser. La liberté de pensée et d'expression n'est pas dangereuse pour la vie sociale du moment qu'elle est utilisée sous l'égide de la raison. Si la raison seule préside à la communication et la transmission, il n'y a rien à craindre. [...]

[...] S'il est motivé par la haine, la colère, l'aigreur, qu'il essaie de mobiliser la population contre la loi en dehors du processus législatif, alors il vise à la sédition. En cela, il est « indubitablement un perturbateur et un rebelle » et, en ce sens, la liberté d'expression peut mettre en danger l'Etat. Ainsi, la liberté d'expression ne met pas en péril la vie sociale et notamment le processus législatif normal tant qu'elle est gouvernée par la raison et non les passions. [...]

[...] Dans la suite du texte, il donne un exemple pour illustrer l'argument qu'il vient de développer, comme dans une bonne dissertation. Le citoyen ne peut pas de lui-même abroger une loi. Il doit soumettre sa proposition d'abrogation à l'Etat, seul à disposer du pouvoir législateur (via le Parlement, par exemple). Si la proposition du citoyen est raisonnée et justifiée, alors elle pourra être acceptée et mise en œuvre par la puissance publique. Cependant, le bon citoyen ne peut pas se montrer hostile à la loi autrement que par sa proposition. [...]