Dans les Méditations métaphysiques, Descartes affirme que la "liberté d'indifférence est le plus bas degré de la liberté". Dans cet extrait de Lettre au Père Mesland du 9 février 1645, il explique davantage son point de vue sur ce concept philosophique.
Dans ce passage, Descartes soutient que la liberté est absolue. Que ce soit en agissant par indifférence ou en choisissant le meilleur, le plus juste voire même le pire, nous faisons toujours l'exercice de notre liberté.
Le texte s'organise autour de trois parties distinctes et progresse de la façon suivante : de la première à la sixième ligne, Descartes explique sa vision de la liberté d'indifférence et cherche à prouver qu'elle est liberté (...)
[...] C'est d'ailleurs ce que Descartes expliquer dans la deuxième partie de l'extrait de Lettre à Mesland du 9-02-1645. On peut se déterminer pour l'un ou pour l'autre de deux contraires afin de faire usage de notre libre arbitre. Toutefois, le libre arbitre de Descartes es critiquable sur différents aspects. Premièrement, l'entendement peut être manipulé par nos désirs, voire même dominé. Spinoza, grand rival de Descartes sur ce point là, affirme dans l'éthique que c'est parce que nous la voulons que nous jugeons qu'une chose est bonne Par ailleurs, la volonté n'est pas aussi infinie que le prétend Descartes. [...]
[...] Par ailleurs, même si notre libre arbitre nous permet d'être l'auteur de nos actes par un choix, il pousse généralement à suivre le bien On peut alors se demander si l'on est encore libre. Si l'on va à l'encontre de cette évidence, est-ce que pour cela somme nous davantage libres ? Notre libre arbitre peut aussi être manipulé par nos désirs, et est soumis aux déterminismes. Il faut donc les comprendre pour échapper à la nécessité pour tenter d'être davantage libre. [...]
[...] La réussite de l'action est laissé au hasard, et le sujet fuit donc ses responsabilités. Si par exemple il doit choisir entre deux cartes identiques, qu'il tire la mauvaise carte en agissant par indifférence, il peut se le reprocher par la suite, voire même déclarer que ce n'est pas sa faute, qu'il s'est trompé. La liberté d'indifférence apparaît ainsi comme le contraire même de la liberté. Fuir ses responsabilités, ce n'est pas agir librement. L'écrivain Bernard Shaw déclarait d'ailleurs que la liberté signifie la responsabilité, c'est pourquoi la plupart des hommes la craignent Car on n'échange pas sa liberté pour plus de sécurité. [...]
[...] Descartes prétend donc dans cet extrait de Lettre à Mesland du 9-02-1645 que la liberté est infinie. Mais est-elle aussi absolue qu'il l'affirme ? Passe t-elle seulement par l'indifférence ou par la réflexion et la volonté ? Le point de vue de Descartes apparaît donc très limité et largement critiquable. Toutefois, n'y a t-il pas des éléments qui justifient son point de vue ? En premier lieu, nous pouvons affirmer que notre liberté, qui passe selon Descartes par l'indifférence, et surtout par notre libre arbitre est infinie. [...]
[...] Aucun motif ne nous pousse à choisir un parti plutôt qu'un autre, et ainsi on se détermine uniquement par nous-mêmes. Par ailleurs, le libre arbitre nous permet réellement de faire l'exercice de notre liberté. Il nous offre la possibilité de nous déterminer uniquement par nous-mêmes en étant l'auteur de nos actes par un choix. Le Bossuet définit d'ailleurs le libre arbitre comme la puissance que nous avons de faire ou de ne pas faire quelque chose (Œuvre complète). Je peux ainsi à tout moment accepter ou refuser de faire quelque chose. [...]
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