La démonstration de Descartes est la preuve manifeste que derrière le vivant c'est toujours l'homme qui se profile, et derrière la vie, la conscience. Pour sauver l'âme humaine, n'est-il pas alors besoin de réduire la vie à la chaleur et l'animal à une machine ?
L'analyse des caractéristiques de l'animalité commence par un constat d'humilité que l'humain éprouve face à ce que les bêtes peuvent réaliser : "elles font beaucoup de choses mieux que nous" (...)
[...] Ce nouveau modèle a révolutionné la biologie au point de considérer le vivant comme un tout dont l'unité n'est pas la simple addition des parties qui le composent (thèse holistique). L'objection la plus pertinente au texte de Descartes est celle que lui a faite Kant dans la Critique du Jugement. Un être vivant est un être organisé certes, mais c'est aussi et surtout un être qui s'organise lui- même. Les parties d'une machine existent les unes pour les autres et non les unes par les autres. [...]
[...] Elles ne commettent pas d'erreur non du fait qu'elles n'ont pas de jugement pour séparer le vrai du faux. De toute façon, même si elles se trompent, elles ne s'en rendent pas compte. Les exemples ne manquent pas, dans leur diversité, pour décrire le travail de l'instinct que Descartes oppose à la pensée ou conscience : «sans y penser Le vol migrateur des hirondelles, les alvéoles de cire des abeilles, le positionnement des grues en vol, le combat des singes. [...]
[...] Cette thèse mécaniste a été reprise au XVIIIème siècle par les grands noms de la médecine matérialiste comme La Mettrie, Helvétius et d'Holbach, qui en ont profité pour réduire l'âme à une simple complexification de la chimie du vivant. Il est clair que le fonctionnement des vivants se traduit par la mise en évidence de constituants chimiques à l'instar du message héréditaire. Certes ce sont les machines qui ont servi de modèle conformément au principe de la causalité qui voit chaque pièce agir sur une autre unilatéralement. Tout ceci a cependant été dépassé par la construction de machines avec feed-back dans lesquelles l'effet obtenu rétro-agit sur la cause de sa production. [...]
[...] Dès l'Antiquité, deux conceptions s'affrontèrent. D'un côté Empédocle et Lucrèce pour qui hasard et nécessité créent l'organe. De l'autre Aristote qui permit au finalisme et au vitalisme de triompher. Pour Aristote, c'est l'âme qui est le principe de tout mouvement. Elle est solidaire du corps. Son rapport au corps est celui d'une forme à une matière, ce qu'Aristote nomme entéléchie. Ce vitalisme antique attribuait une âme à chaque chose et à chaque être. [...]
[...] L'analyse des caractéristiques de l'animalité commence par un constat d'humilité que l'humain éprouve face à ce que les bêtes peuvent réaliser : elles font beaucoup de choses mieux que nous La raison de cette apparente supériorité viendrait du caractère précis et régulier de ce que la nature offre aux animaux, sorte de perfection dans le but recherché car tout se fait selon l'ordre de l'instinct. Ces ressorts dont parle Descartes sont comparables à ceux d'une horloge dont l'avantage premier est d'indiquer l'heure de façon rigoureuse, ce qui n'est pas le cas de l'homme dont le rapport au temps; la temporalité, fluctue selon son désir ou son caprice. Les actions des animaux sont donc à l'image de celle de l'horlogerie : régulières et constantes. [...]
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