Analyse linéaire de la fameuse "<strong>Lettre à Ménécée</strong>" du philosophe Epicure. Cette analyse constitue un complément non négligeable à son étude en classe de terminale et apporte quantité d'éléments pour traiter de plusieurs notions du programme.
[...] Explication III (132-135) Epicure conçoit, en fait, la philosophie comme un exercice : elle est une méthode pour parvenir au bonheur. Elle est sagesse pratique ou prudence. Il fait de la prudence la condition du plaisir. Elle est la vertu majeure, celle qui permet d'avoir une vie morale, comprise comme une vie mesurée de désir et de plaisir, comme vie stable. La force du sage (133-135) Epicure rappelle les différents points abordés et introduit consécutivement une distinction entre trois notions que sa doctrine fait intervenir : la nécessité, la fortune et ce qui dépende de nous (133) Epicure rappelle d'abord le tetrapharmacos, c'est-à-dire les préceptes éthiques. [...]
[...] Il s'agit donc bien d'une thérapie : le remède consiste à remplacer ses fausses croyances à propos des dieux par une connaissance vraie, c'est-à- dire conforme à la réalité La pensée de la mort (125-127) Le raisonnement est le même que pour les dieux : nous n'avons rien à craindre des dieux parce que, en réalité, ils n'entretiennent pas de relations avec nous. De la même façon, nous n'avons rien à craindre de la mort parce que nous n'entretenons aucune relation avec elle. Epicure pose sa thèse d'emblée : la mort n'est rien pour nous. Et ce, parce qu'elle n'est rien par rapport à nous : nous n'entretenons aucun rapport réel avec la mort, mais seulement un rapport imaginaire. Par conséquent, elle ne peut pas nous faire réellement souffrir, être pour nous un mal réel. Elle est uniquement un mal imaginaire. [...]
[...] En fait, nous souffrons à cause de choses imaginées, de fantasmes Remarque La canonique. Il s'agit de la théorie épicurienne de la connaissance, dans laquelle il détermine les règles du vrai. Le monde est composé d'éléments matériels minuscules et indivisibles, les atomes. Ceux-ci, à l'état primitif, se meuvent dans le vide. Puis ils se composent pour former des corps. Seuls les corps ainsi composés d'atomes sont réels. Epicure est donc matérialiste : tout ce qui existe est de nature matérielle. [...]
[...] Or, celle-ci ne peut pas être réduite. Il faut donc que le sage apprenne à s'en prémunir, en s'y préparant de telle façon que, quand la fortune le frappe, sa stabilité, son bonheur ne soit pas remis en cause. Bref, l'accès définitif au bonheur suppose de savoir bien se comporter face à la fortune, d'en tirer profit quand cela se peut, sans jamais se laisser aliéner par elle. Ainsi, par exemple, il n'est pas interdit de faire bonne chère si l'occasion se présente, mais dépendre de la bonne chère ruine nos chances d'être heureux. [...]
[...] On peut alors dire qu'Epicure soutient l'idée qu'une vie sage et heureuse est une vie qui s'en tient aux besoins naturels nécessaires et aux désirs naturels non nécessaires. Une telle vie échappe aux tourments des désirs non naturels, dont la satisfaction est non seulement aléatoire, mais le plus souvent en contradiction avec l'aspiration même de l'homme au bonheur ou plaisir. Par exemple, satisfaire son désir non nécessaire de gloire ou de nourriture nuit à la santé, engendre trouble de l'âme et douleur corporelle. [...]
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