On dit souvent que l'épicurisme est la philosophie du plaisir et on croit la connaissance. En fait, le projet d'Epicure est de supprimer le mal, de nous apporter la joie et le plaisir. Il nous propose donc un art de vivre. C'est cela qui fait qu'Epicure est encore d'actualité : de nos jours, l'homme cherche encore à atteindre le bonheur.
Ainsi, si l'on croit trouver dans les écrits d'Epicure une invitation à tous les excès pour trouver le plaisir, on se trompe ; c'est l'idée qui a été véhiculée mais de fait, il n'en est rien. Sa doctrine tend plutôt vers l'ascétisme (...)
[...] Epicure, après avoir expliqué cela, fait appel à un raisonnement logique : c'est soit nous, soit la mort. On ne peut pas concevoir un rapport quelconque, un contact entre nous et la mort. La mort ne nous regarde pas , nous ne sommes jamais face à elle et elle n'est pas une menace. Tant que nous sommes, tant que nous existons, que nous vivons, la mort est totalement absente. Elle est présente seulement quand nous ne sommes plus. Nous n'entrons jamais en contact avec elle de notre vivant, il n'y a pas de point de rencontre précis : soit on est mort, soit on est vivant : c'est tout l'un ou tout l'autre. [...]
[...] Il ne faut pas rechercher l'abondance qui peut être cause de troubles. Au contraire, Epicure dit que le plaisir n'est valable que s'il supprime la douleur. Des choses simples remplissent tout à fait ce fonctionnement. Il nous incline donc à pencher vers l'ascétisme non pour des raisons morales mais plutôt dans un souci d'hygiène corporelle (diététique) et mentale. D'ailleurs, il n'exclut pas tout à fait le luxe. Seulement, pour pouvoir en profiter, il faut connaître moins bon avant. Le luxe peut être dangereux et nous entraîner dans une course sans fin : on veut toujours plus, toujours mieux, alors que le strict nécessaire est suffisant. [...]
[...] C'est un effet de l'âme, de l'imagination qui augmente la douleur en projetant dans le futur ce qui n'est qu'un instant pour le corps. Or, pour Epicure, dans l'instant, nulle douleur n'est insupportable. Le corps, lorsque l'imagination est absente, ignore l'insupportable. Il faut donc qu'il y ait paix du corps et de l'âme. Les actions humaines montrent que l'on aime et recherche le plaisir. D'ailleurs? Epicure démontre l'impératif du plaisir par une déduction : Lorsque le plaisir est absent, nous le recherchons. Il y a troubles, douleurs et l'homme est insatisfait, malheureux. [...]
[...] Pour Epicure il faut être heureux, non pas dans un futur proche, mais dans le présent. Comme la philosophie est le moyen d'accéder au bonheur, différer de philosopher, c'est différer d'être heureux. La suite de la lettre va donc développer quatre idées, préceptes qui, s'ils sont écoutés et compris, permettront d'être heureux. C'est un quadruple remède aux troubles de l'âme, aux craintes de l'homme : la philosophie est une antidote. Il n'y a rien à craindre des Dieux L'idée principale : les Dieux n'interviennent pas dans les affaires humaines. [...]
[...] Si l'homme est heureux, il est enclin à bien agir, à suivre les vertus telles que la justice . Conclusion Epicure résume les quatre préceptes du quadruple remède. Le sage est celui qui : S'est fait une opinion sur les Dieux Est sans crainte face à la mort A su comprendre le but de la nature Sait que le Souverain Bien est facile à réaliser Souverain Bien = Bonheur = Bien = But de la nature = Absence de souffrances corporelles et de troubles de l'âme = Plaisir. [...]
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