Pour donner une explication un tant soit peu satisfaisante de ces deux premiers paragraphes, je me suis appuyé sur le livre de Hohlenberg, L'oeuvre de Kirkegaard. Son analyse méritant à son tour quelques explications, voici ce que j'en ai compris : Hohlenberg explique qu'il y a deux façons d'aborder cette idée de synthèse et de rapport : soit on considère que ce sont les deux termes de la synthèse qui sont le “primaire”, c'est-à-dire qui ont été “posés” en premier, soit on considère que c'est le rapport qui leur précède. Dans le premier cas, à savoir si ce sont les deux facteurs qui sont le primaire, le rapport devient “une simple détermination abstraite exprimant que les deux facteurs sont en contact”. Hohlenberg en conclut que, dans ce cas, “le rapport n'est qu'une détermination négative et ne peut s'appeler un moi”.
Si au contraire on considère que le rapport est le primaire, on peut alors penser que les deux facteurs de la synthèse sont devenus une synthèse pour que le rapport qui les unit puisse devenir le résultat de cette union. C'est ce que Kirkegaard veut dire par “le rapport se rapporte à lui-même”. Il faut s'imaginer un rapport préexistant. Les deux facteurs de la synthèse ne sont ensuite unis par ce rapport que pour que celui-ci devienne précisément ce rapport, puisqu'un rapport ne peut exister sans deux facteurs à mettre en relation. Ainsi ce rapport n'existe pas pour relier ces deux facteurs, mais pour être ce qui relie ces deux facteurs. D'où l'idée que le rapport se rapporte à lui-même. On peut tenter une autre explication, plus simple, de cette idée : le moi étant le rapport entre les deux termes de la synthèse, dès le moment où celle-ci est vraiment une synthèse, le rapport d'un terme à l'autre devient un rapport revenant à lui-même. La conclusion que tire Hohlenberg de ces deux premiers paragraphes est que dans le cas où le rapport est le primaire, il devient “quelque chose de positif dans sa relation avec les deux facteurs et il devient un moi”.
[...] C'est ce que Kirkegaard veut dire par rapport se rapporte à luimême”. Il faut s'imaginer un rapport préexistant. Les deux facteurs de la synthèse ne sont ensuite unis par ce rapport que pour que celui-ci devienne précisément ce rapport, puisqu'un rapport ne peut exister sans deux facteurs à mettre en relation. Ainsi ce rapport n'existe pas pour relier ces deux facteurs, mais pour être ce qui relie ces deux facteurs. D'où l'idée que le rapport se rapporte à lui-même. On peut tenter une autre explication, plus simple, de cette idée: le moi étant le rapport entre les deux termes de la synthèse, dès le moment où celle-ci est vraiment une synthèse, le rapport d'un terme à l'autre devient un rapport revenant à lui-même. [...]
[...] 17-25) II Deux formes du désespoir (l. 25-56) Vouloir être soi-même - Ne pas vouloir être soi-même (l. 25-38) Pourquoi l'homme est impuissant face à son désespoir (l. 38-52) Formule pour s'en sortir (l. 53-56) III Le désespoir, avantage ou défaut ? (l. 57-147) Le désespoir est un avantage (l. 57-66) Le désespoir est aussi notre perdition (l. 67-89) Le désespoir n'est pourtant qu'un possible (l. [...]
[...] Kierkegaard explique que cela vient du fait que désespoir est une catégorie de l'esprit, et s'applique dans l'homme à son éternité”. Voici ce que Kierkegaard, je crois, entend par là: le désespoir vient de ce que l'homme est une synthèse de fini et d'infini et que, en quelque sorte, il ne parvient pas à assumer son infinitude. Dès lors il tente de chasser cette part d'éternité qui est en lui, ce qu'il ne peut faire, puisqu'elle est constitutive de son identité d'homme. [...]
[...] Dès lors, ce rapport entre les deux termes de la synthèse devient précisément celui qui unit la synthèse à Dieu. II Deux formes de désespoir Vouloir être soi-même - Ne pas vouloir être soi-même Kierkegaard nous dit que le fait même que ce rapport n'ait pas été posé par lui-même implique que l'on puisse vouloir être soi-même. En effet, si le moi se constituait par lui-même, le seul désespoir possible serait de ne pas vouloir être soi-même. La volonté d'être soi-même est, selon Kierkegaard, “l'incapacité du moi d'atteindre par ses seules forces à l'équilibre et au repos”. [...]
[...] Le désespoir n'est pourtant qu'un possible Dans le paragraphe suivant, Kierkegaard explique que bien que le désespoir soit en nous, il n'en reste pas moins qu'un possible. La preuve en est que nous cherchons à nous en débarrasser: si ce n'était “qu'un trait humain inhérent à notre nature” comme le dit Kierkegaard, on ne se tourmenterait pas à son sujet. Le fait que le désespoir soit ce qui nous différencie des animaux sans pour autant être notre nature peut paraître paradoxal. En fait, c'est notre capacité à désespérer qui nous rend humain. [...]
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