La question de l'origine des passions est l'enjeu d'un débat philosophique important, puisqu'elle soulève le problème de la nature humaine.
Descartes, dans son Traité des passions de l'âme, considère ainsi que les passions sont inhérentes à l'homme, dans la mesure où elles sont liées à sa constitution corporelle (...)
[...] Or c'est bien l'inégalité, résultat du regard d'autrui, qui provoque rivalités et passions entre les individus. La passion n'est donc naturelle en rien : elle est toute entière artificielle. Une influence néfaste ? Dans une dernière étape du texte (lignes 9 à 13) Kant précise bien que les passions ne sont pas le produit d'une disposition mauvaise, d'un naturel haineux : elles résultent de la simple coexistence des individus "Il suffit qu'ils soient là, qu'ils l'entourent et qu'ils soient des hommes" (ligne 10-11). [...]
[...] Kant, La religion dans les limites de la simple raison (3e partie) : L'origine des passions Commentaire composé sur un extrait de la troisième partie de La religion dans les limites de la simple raison, de Kant portant sur l'origine des passions et leurs effets aliénants. Texte étudié ne sont pas les excitations de sa nature qui éveillent en l'homme les passions, ces mouvements, désignés par un mot si juste et qui causent de si grands ravages dans ses dispositions primitivement bonnes. [...]
[...] Pourquoi l'homme est-il originellement dénué de passion ? Nous tenterons de répondre à ces questions dans une étude détaillée du texte qui nous est présenté. I. La nature humaine n'est pas passionnée (lignes 1 à La nature humaine Dans une première étape du texte (lignes 1 à l'auteur commence par nous indiquer que l'homme n'est pas passionné par nature : "Ce ne sont pas les excitations de sa nature qui éveillent en l'homme les passions"(lignes 2). Que veut dire Kant lorsqu'il nous parle de la "nature" de l'homme ? [...]
[...] Conclusion Kant se situe donc dans la lignée des philosophies qui condamnent la passion au nom de ses effets aliénants et destructeurs : Platon, les stoïciens, Pascal. Mais son argumentation suppose que toutes les passions naissent dans la société et ont une origine commune : le regard d'autrui. Or cette thèse nous a semblé précisément contestable : n'existe-t-il pas des passions qui ont pour objet l'art, la beauté ou la vérité ? Dans cette perspective, seules certaines passions auraient une origine sociale, mais elles ne représenteraient qu'un cas particulier dans l'ensemble des passions. [...]
[...] Sans le dire explicitement, Kant suggère par là que les passions font disparaître la liberté. Une nature originellement bonne (Rousseau) Cette distinction entre besoin et passion explique le caractère profondément rousseauiste des analyses de Kant. Celui-ci nous explique en effet que la nature originelle de l'homme, hantée par le seul besoin, est "primitivement bonne"(ligne 3). Il est probable que pour Kant, le mal et les passions ne naissent qu'au sein de la société. Ainsi rejoint-il encore une fois les analyse de Rousseau qui, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité panai les hommes, expose la thèse d'une nature humaine originellement bonne, affectée de pitié et d'un instinct naturel de conservation (l'amour de soi). [...]
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