Comment la physique s'est elle engagée dans la voie sûre de la science ? C'est à cette question de méthode que Kant s'attache à répondre dans le huitième paragraphe de la préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure. Jusqu'alors, empiristes et rationalistes se confrontèrent pour expliquer chacun à leur manière comment l'homme parvenait à la connaissance, selon quelle méthode. Si pour les uns le savoir reposait sur l'expérience, les autres défendaient l'idée que celui-ci naissait exclusivement à travers le raisonnement. Cela nous amène à nous poser la question suivante : les théories scientifiques sont-elles issues de l'expérience, ou bien ne les précèderaient-elles pas ?
[...] 13) exige l'intervention de la raison. Elle est un élément fondamental dans l'élaboration de notre raison théorique ou spéculative, celle qui pour Kant concerne la connaissance. La mise en valeur de cette démarche intellectuelle invite à reconsidérer ces expériences en véritables expérimentations. Ce nouveau concept invite ainsi à repenser le rapport entre la théorie et l'expérience, entre la raison et la nature, entre le sujet et le monde. Kant cherche ainsi à reconsidérer le rôle de la raison dans l'élaboration de la connaissance scientifique. [...]
[...] Cette analyse de la méthode scientifique fait apparaître une nouvelle relation entre la raison et la nature. L'homme n'est plus soumis au spectacle du monde, mais il en est le législateur. Par delà son intérêt historique, ce texte a en outre une portée épistémologique décisive puisque Kant y expose les fondements de la théorie moderne de la connaissance. Expérience et théorie doivent dorénavant se penser ensemble dans le concept d'expérimentation, avec une antériorité de la raison qui dirige véritablement à partir de ses propres lois, l'expérience. [...]
[...] Kant opère ainsi un renversement avec la conception classique de la science. La comparaison à nouveau avec le domaine juridique marque bien la volonté d'ériger la raison comme une faculté autonome, c'est à dire qui donne ses lois à la nature. S'opposant ainsi à la doxa, Kant démontre alors que l'homme, sujet pensant, capable de raison, n'est pas soumis à la nature, à ses lois. Bien au contraire, il en est le législateur, capable d'élaborer la structure objective du monde qu'il énonce dans des lois. [...]
[...] d'étudier la chute des corps en fonction de l'inclinaison et l'accélération de son dispositif. C'est sa raison qui a construit l'expérience en faisant varier les différents paramètres. Il en va de même pour Torriccelli, qui par la variation qu'il opère sur la densité du mercure dans un tube parvient à la découverte de la pression atmosphérique. Ou encore pour Stahl qui, par ses connaissances sur les différents éléments de la matière, parvient à la modifier. Cette “nouvelle lumière” (l. dont nous parle Kant, outre l'apport considérable de la découverte à proprement parler, est dans l'approche expérimentale de Galilée, de Torriccelli ou encore de Stahl. [...]
[...] Kant, Préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure Comment la physique s'est elle engagée dans la voie sûre de la science ? C'est à cette question de méthode que Kant s'attache à répondre dans le huitième paragraphe de la préface à la seconde édition de la Critique de la raison pure. Jusqu'alors, empiristes et rationalistes se confrontèrent pour expliquer chacun à leur manière comment l'homme parvenait à la connaissance, selon quelle méthode. Si pour les uns le savoir reposait sur l'expérience, les autres défendaient l'idée que celui-ci naissait exclusivement à travers le raisonnement. [...]
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