Commentaire d'un extrait du texte de Kant Critique de la raison pratique concernant la conscience morale. Dans ce texte Kant montre que le caractère essentiel de l'homme est d'être conscient.
[...] Question 1 Kant nous parle ici de la dimension morale de l'homme (thème du texte). Sa thèse, qui apparaît dans la première phrase du texte, est la suivante : un caractère essentiel de l'homme est d'être conscient ; et ce fait implique nécessairement qu'il a une dimension morale, c'est-à-dire la capacité de juger en termes de bien et de mal chacun de ses actes comme ceux d'autrui. Et Kant de rajouter, cœur de son propos, que l'homme ne peut pas échapper à cette dimension morale : il ne peut pas ne pas se juger et juger les autres en termes de bien et de mal c'est d'ailleurs cette réalité que l'on désigne au moyen de l'expression conscience morale On peut donc dire que Kant soutient l'idée que l'homme ne peut pas s'affranchir de sa conscience morale : il possède cette dimension morale du fait même qu'il est conscient, c'est-à-dire capable de se mettre à distance de lui-même et de se juger (capacité qu'il suppose présente en chaque homme raison pour laquelle il se permet de les juger également). [...]
[...] Et, malheureusement, comme l'histoire nous montre quantité de cas où les hommes se sont affranchis en nombre de toute conscience morale, nous ne pouvons que défendre ce point de vue. Cela nous oblige alors à dire que notre dimension morale, ce qui fait notre dignité d'homme, est quelque chose de bien fragile. En notre propre for intérieur comme en dehors de nous, des forces bestiales sont toujours prêtes à se réveiller pour nous conduire sur les chemins de la barbarie. [...]
[...] En effet, selon lui, la dimension morale de l'homme (conscience morale) n'est pas inhérente à son être. Autrement dit, ce n'est pas parce que l'être humain est un être conscient de soi qu'il possède nécessairement une dimension morale, qu'il est capable, par nature, de distinguer le bien du mal. Selon lui, cette capacité que nous avons de distinguer le bien du mal (et de comprendre sous l'idée du bien le respect absolu de la personne humaine) se construit. Elle est le fruit de notre confrontation au monde culturel, à la société et à ses interdits. [...]
[...] En quelque sorte, il nous dit : réfléchissez sur votre propre vie et voyez comme ce que je dis est vrai, à savoir que, tous, nous avons cette capacité de nous juger moralement nous ne pouvons pas échapper à cette sorte d'auto-jugement ; nous ne cessons pas de nous juger et nous sommes même tellement impitoyables avec nous-mêmes que, parfois, nous cherchons à fuir le jugement que nous portons sur nos pensées ou sur nos actes. Question 2 2a. La puissance dont parle ici Kant est bien sûr la conscience cette conscience par laquelle nous nous mettons à distance de nous-même et qui fait de nous à la fois des êtres libres et des êtres capables de réfléchir aux raisons de leurs actes. [...]
[...] Cependant, il est des cas où l'homme, non seulement n'écoute pas sa conscience, mais où il ne l'entend plus. Pensons, par exemple, à l'aliéné, à l'homme qui a perdu la raison et qui n'éprouve aucun remord, aucune culpabilité, même s'il commet le pire des crimes. Kant répondra là que c'est un cas exceptionnel et extrême, d'ordre pathologique, qui n'invalide pas le fait que tout homme normalement constitué possède une dimension morale à laquelle il ne peut pas échapper. Pourtant, d'autres cas de figures, beaucoup moins exceptionnels, peuvent être rappelés : pensons à tous ces hommes qui, dominés par des idéologies barbares, comme le fut par exemple le nazisme, en oublièrent tout respect pour l'homme. [...]
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