"Il n'a pas de liberté, mais tout dans le monde arrive uniquement d'après les lois de la nature."
La thése (page 442 CRP) et l'antithèse (page 443) forment la troisième antinomie de la critique de la raison pure. Littéralement "antinomie" = "conflit des lois", expression relevée à la page 418 CRP. Une antinomie est une figure dans laquelle la raison parvient à deux thèses opposées mais de puissance égale. (page 426 : "j'appelle antithétique [...] le conflit qui s'élève entre des connaissances dogmatiques en apparence (thèse contre antithèse), sans que l'on attribue à l'une de préférence, à l'autre un titre de notre assentiment". La raison est donc soumise à deux lois qui s'affrontent : la première étant une loi qui pousse à reconduire tout ce qui est conditionné à un inconditionné (exiger ainsi l'achèvement de la série), la deuxième étant la loi qui pousse à considérer cet inconditionné à son tour comme conditionné. Ce double mouvement donne donc des thèses qui s'affrontent (antithétique). La thèse ici soutient qu'il existe une causalité par la liberté, ou que la liberté existe. Et l'antithèse soutient qu'il n'y a pas de causalité par la liberté (ou que tout dans le monde arrive uniquement d'après les lois de la nature) (...)
[...] Les phénomènes sont soumis à la loi causale, la causalité pour Kant, ainsi le principe de raison suffisante ne s'applique pas à la causalité par la liberté mais seulement à la causalité par la nature. D'un côté on peut soutenir que les lois de la nature ne suffisent pas à expliquer tous les phénomènes du monde (il est nécessaire d'admettre la liberté, c'est-à-dire des causes échappant à l'ordre de la nature), et d'un autre côté on peut affirmer qu'il n'y a pas de liberté, et que tout ce qui arrive dans le monde obéit aux lois de la nature, et à elles seules. [...]
[...] Kant fait alors de la liberté transcendantale une Idée "est par conséquent un produit inconsistant de la pensée"(ligne c'est-à-dire un concept produit par la raison entièrement indépendante de l'expérience "nulle unité de l'expérience est possible",(ligne 16). Le sujet qui agit est donc libre quand il est au principe d'une succession causale ; mais il ne l'est qu'en tant que noumène, cause inconnaissable des phénomènes. Kant écarte donc le liberté de la causalité. Il recherche alors la causalité dans la nature, (ligne20). [...]
[...] La nature inflige à l'entendement de rechercher toujours plus loin l'origine des causes, "la provenance des événements" (ligne 31) car la causalité est conditionnée. Et cette nature permet "l'unicité de l'expérience" ligne 33 comme conforme aux lois. Au contraire, la liberté quant à elle, écarte l'entendement de la causalité, "repos dans son exploitation de la chaine des causes" (ligne35), en conduisant l'entendement vers un inconditionné, ligne 36. Mais cet inconditionné révèle une "action" de l'entendement qui tend vers une causalité infinie, aveugle (ligne 38). Ainsi cet inconditionné est en rupture avec une expérience cohérente dans la nature, (dernière phrase). [...]
[...] (page 426 : j'appelle antithétique [ ] le conflit qui s'élève entre des connaissances dogmatiques en apparence (thèse contre antithèse) , sans que l'on attribue à l'une de préférence, à l'autre un titre de notre assentiment La raison est donc soumise à deux lois qui s'affrontent : la première étant une loi qui pousse à reconduire tout ce qui est conditionné à un inconditionné ( exiger ainsi l'achèvement de la série la deuxième étant la loi qui pousse à considérer cet inconditionné à son tour comme conditionné. Ce double mouvement donne donc des thèses qui s'affrontent (antithétique). La thèse ici soutient qu'il existe une causalité par la liberté, ou que la liberté existe. Et l'antithèse soutient qu'il n'y a pas de causalité par la liberté (ou que tout dans le monde arrive uniquement d'après les lois de la nature). L'étude de la preuve débute par la supposition de l'existence d'une liberté au sens transcendantal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture