Kant, Antinomie du goût, Critique de la Faculté de Juger, conflit, rationnalité, goût, esthétique, antinomie
Les conflits vis-à-vis des goûts sont-ils légitimes ? Il semblerait qu'il n'y ait rien de plus banal. Une personne adore Picasso, l'autre préfère Modigliani. Mais sommes-nous vraiment en désaccord ? Nous pouvons bien entendu discuter de nos goûts, mais défendre nos préférences est susceptible d'intensifier le conflit et il est en réalité difficile de parvenir à un accord quant à une discussion relative aux goûts. Peut-il véritablement y avoir désaccord alors même qu'il n'y aurait pas de possibilité d'accord rationnel ?
[...] Résolution de cette antinomie Après l'avoir présentée, Kant résout cette antinomie en précisant les sens des mots « concept », employés aussi bien dans la thèse que de l'antithèse. Il explique que les deux peuvent en fait être considérées, pour peu que l'on comprenne que ce terme englobe une réalité composée de plusieurs éléments, que l'on peut comprendre dans plusieurs sens en fonction du contexte. Dans le premier cas, lorsque Kant expose la thèse selon laquelle le goût ne se fonde pas sur des concepts, les concepts dont il est question sont des concepts définis, qui renvoient à notre entendement, à ce que nous avons appris, à ce que nous savons expliquer. [...]
[...] Certains commentateurs considèrent que cette exigence de l'universalité du jugement esthétique revient à une exigence morale, de façon à ce que l'argument de Kant en faveur de la validé de tels jugements dépende d'un appel à la morale. Il y a enfin de nombreux liens entre les positions esthétiques et éthiques de Kant. Son point de vue selon lequel les jugements de goût manifestent l'exercice d'une faculté d'entendement plus générale a inspiré un certain nombre de philosophes à percevoir le jugement esthétique comme un modèle général de jugement aussi bien dans les domaines cognitifs que pratique. [...]
[...] D'une part, si le goût est purement une affaire de préférence subjective, alors il n'y a pas matière à être en désaccord. D'autre part, s'il existe un véritable état de fait qui est en cause, alors il semble qu'une résolution rationnelle du problème soit impossible. Cette dichotomie est exposée par Kant au paragraphe 57 de la Critique de la Faculté de Juger. Dans ce paragraphe, Kant explique que le jugement de goût est différent de l'entendement, car il n'est pas démontrable. [...]
[...] Le fait que cela sous-tende le « sujet jugeant » signifie qu'il est à la base de la possibilité du jugement, comme par exemple le jugement qu'une œuvre d'art est géniale. L'universalité du jugement de goût n'est donc pas seulement fondée sur notre expérience commune et partagée en tant qu'humains, à savoir le fait que nous soyons tous dotés de sens commun, c'est-à-dire les facultés de l'imagination et de la compréhension qui sont librement activées. L'universalité et la nécessité du jugement de goût, et l'exigence que d'autres soient d'accord avec nous, requiert également l'existence de ce « substrat supra-sensible ». [...]
[...] Critique de la Faculté de Juger, L'antinomie du goût - Kant (1790) - Peut-il véritablement y avoir désaccord alors même qu'il n'y aurait pas de possibilité d'accord rationnel ? Les conflits vis-à-vis des goûts sont-ils légitimes ? Il semblerait qu'il n'y ait rien de plus banal. Une personne adore Picasso, l'autre préfère Modigliani. Mais sommes-nous vraiment en désaccord ? Nous pouvons bien entendu discuter de nos goûts, mais défendre nos préférences est susceptible d'intensifier le conflit et il est en réalité difficile de parvenir à un accord quant à une discussion relative aux goûts. [...]
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