"Nous devrions suivre le cours de la nature", tel est le principe philosophique que Mill réfute dans son texte.
L'auteur montre en effet que l'attitude de l'Homme vis-à-vis de la nature est paradoxal : s'il accorde parfois de l'importance au cours naturel des choses, il loue, en même temps, l'art humain qui vient pourtant perturber celui-ci.
Dans son texte, l'objectif de Mill est de prouver que les arts humains ont de l'importance dans la mesure où ils permettent de répondre aux imperfections de la nature (...)
[...] Mill, cependant, ne s'oppose pas à ce combat, et loue, lorsqu'elles réussissent, les actions des Hommes. Agir, selon le philosophe, c'est en effet ne pas respecter l'ordre spontané de la nature, c'est ne pas laisser la nature régir la vie humaine. Mill pense que l'Homme doit soumettre la nature par la force il faut soumettre à défaut de lui obéir. Les applaudissements que l'Homme mérite donnent aux arts humains toute leur importance, d'autant plus qu'ils sont le fruit d'effort («force et ingénuité La dernière partie du texte pose enfin explicitement la thèse de John Stuart Mill, à savoir que l'éloge de l'art humain va de pair avec une certaine critique de la nature. [...]
[...] Le philosophe, dans son texte, explique donc que le cours parfait et favorable à l'homme de la nature n'existe pas, et que l'Homme doit sans cesse se battre pour en modifier son cours. Cependant, il y a parfois des moments où l'Homme est tout à fait impuissant face à la nature. Les évènements d'avril avec le nuage de cendre provenant d'un volcan islandais prouve que la nature peut parfois durablement paralyser l'activité humaine. A ce jour, aucun art humain n'est en mesure de canaliser ce genre d'évènements. [...]
[...] Puis, Mill montre que la nature est désacralisée en devenant un objet manipulé à des fins utilitaires. L'énumération joindre par des ponts [ ] par des jetées est d'abord marquée par une opposition explicite entre le travail de l'Homme et l'action de la nature, avec la répétition de ce que la nature Puis, l'opposition devient sous-jacente, la nature n'est plus désignée que par des pronoms possessifs, et la fin de la phrase n'obéit plus qu'au verbe détourner De cette façon, Mill fait complètement passer au second plan la nature, en ne louant que les mérites de l'art humain. [...]
[...] Selon la légende, Prométhée déroba aux Dieux le feu et les techniques qui lui sont associées et les donna aux Hommes, leur permettant ainsi de survivre face à une nature hostile. Ce mythe signifie d'une part que c'est par l'art et l'invention d'objets techniques que l'Homme conquiert la nature en l'adaptant à ses propres besoins. Et d'autre part, il met également l'Homme et la nature sur le même piédestal puisque disposant des mêmes forces. Le champ lexical du combat est d'ailleurs très présent dans cette deuxième partie : exploits puissance «position d'ennemi Le philosophe part donc du principe que la nature est initialement plus forte que l'Homme. [...]
[...] Le verbe admettre exprime bien cette reconnaissance de l'indéniable vérité. Le cours de la nature n'est donc pas un modèle, et la technique est louable dans la mesure où elle cherche sans cesse à corriger et atténuer ces défauts. Ce dernier paragraphe fonctionne sur un certain nombre d'antithèse : le terme d'éloge qui concerne la civilisation, s'oppose au verbe critiquer utilisé à propos de la nature. De même, les imperfections s'amoindrissent avec les termes de corriger et atténuer L'éloge de la civilisation faite par Mill rappelle le texte de Voltaire Le Mondain dans lequel, contre Rousseau et sa nostalgie de l'état naturel de la vie, le philosophe fait un éloge de son temps. [...]
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