Ce texte est un extrait du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, de Jean-Jacques Rousseau. Cette œuvre a été réalisée en réponse à une question de l'académie de Dijon : «Quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ».
Rousseau traitera donc dans le discours des deux questions distinctes de l'origine et du fondement. Pour montrer que les inégalités sociales ne sont pas fondées en nature, il va entreprendre de prouver qu'elles résultent de la transformation que la société opère en l'homme. L'entreprise de Rousseau consiste précisément à montrer que les facultés que l'on prête à l'homme ne lui sont pas immédiatement données mais résultent de sa socialisation, et que cette socialisation elle-même, loin d'être naturelle, est inscrite dans une genèse et dans une histoire complexes, qui restent à élucider.
[...] Cependant pour lui les hommes ne se tournèrent que tardivement vers cet art. A partir de là, l'invention des autres techniques devint nécessaire, selon Rousseau. Il se mit en place une sorte d'engrenage: dès qu'il fallut des hommes pour fondre et forger le fer il fallut d'autres hommes pour nourrir ces derniers. Puis plus le nombre d'ouvriers augmenta moins il y eut de mains pour fournir la subsistance commune alors qu'il y avait toujours autant de bouches pour la consommer. [...]
[...] Rousseau tente alors de comprendre, d'expliquer comment ces hommes sont parvenus à maitriser ces techniques : à employer le fer et à cultiver la terre. Il est pour lui très difficile de conjecturer les raisons de l'invention de la métallurgie. Il émet toutefois une hypothèse qui ne semble pas le satisfaire entièrement : il imagine la circonstance extraordinaire de quelques volcans qui entrant en éruption auraient donné aux observateurs l'idée d'imiter cette observation de la nature, toutefois Rousseau explique que cette hypothèse suppose des capacités qui ne conviennent qu'à des esprits déjà plus exercés que ceux-ci ne le devaient être. [...]
[...] Le rôle et le sort de chaque homme se retrouvent, à ce stade, établi non seulement sur la quantité des biens et le pouvoir de servir et de nuire, mais sur l'esprit, la beauté, la force ou l'adresse,le mérite, le talent. Rousseau explique qu'il faut alors pour son avantage paraître, plutôt que montrer ce que l'on est réellement. Sont alors apparues la ruse trompeuse et une multitude d'autres vices. L'homme qui était auparavant libre et indépendant se retrouve assujetti à une multitude de nouveaux besoins. Il devient l'esclave de ses semblables : maître il a besoin de leurs services et pauvre il a besoin de leur secours : même la médiocrité ne permet pas de se passer d'eux. [...]
[...] Rousseau nous dresse, ici, à la fin de cet extrait le tableau des premiers effets de la propriété et de l'inégalité naissante. Dans cet extrait Rousseau tente de montrer comment les inégalités sont nées : Son but n'est pas de faire l'apologie de l'homme naturel, ni le récit de sa déchéance, mais de comprendre comment l'homme est devenu ce qu'il est. Rousseau semble attribuer le passage de l'homme naturel à l'homme civilisé et perverti à l'acquisition de techniques, les principales étant l'agriculture et la métallurgie, venant se compléter par la suite, de l'acquisition d'une multitude d'autres techniques. [...]
[...] Pour Rousseau c'est donc le travail qui est à l'origine de la notion de propriété. Il explique qu'à cet état les choses auraient pu demeurer égales si les talents avaient été égaux mais ce n'est pas le cas : ainsi l'homme le plus fort faisait plus d'ouvrage, l'homme le plus adroit tirait meilleur parti du sien. En travaillant également certains gagnaient plus que d'autre : les différences des hommes, développées par les circonstances, devinrent plus sensible, plus permanente et commencèrent à influer sur le sort des particuliers : l'inégalité naturelle s'est déployée. [...]
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