L'invention du quotidien, Michel de Certeau - chapitre 1, un lieu commun, le langage ordinaire

Résumé du document

Progressivement, l'extraordinaire, le singulier, disparaît. Il cède la place au quelconque. L'homme ‘sans qualité' émerge. Il s'agit là d'un « lieu commun, d'un topos philosophique ».

Dans les analyses qu'il consacre à la civilisation, Freud prend pour point de départ l'homme ordinaire. Ce dernier est accusé d'avoir (grâce à la religion) l'illusion de pouvoir comprendre toutes les énigmes du monde. Mais par ce biais, l'homme ordinaire « rend au discours le service d'y figurer comme principe de totalisation et comme principe d'accréditation ».

Extraits

[...] Wittgenstein s'est occupé de la question du langage ordinaire. Comme le précise notre auteur : Wittgenstein entend ‘ramener le langage de son usage philosophique à son usage ordinaire' . Il s'est ainsi fixé pour tâche d'être le scientifique de l'activité signifiante dans le langage commun . Ainsi, on s'assure de ne pas dépasser la compétence du langage et de ne dire que ce qui peut être dit (il exclut ainsi tout discours métaphysique). Cela doit également permettre l'enrayement du passage de la compétence à l'autorité. [...]

[...] Le premier introduit sa spécialité, le second valide la pertinence d'interrogations plus générales. Dans notre société, l'expert prolifère. Il a d'ailleurs tendance à effacer le philosophe. Tout spécialiste se doit aussi d'être un expert. L'expert tire son autorité de sa compétence. La société lui confère cette autorité en fonction de cette compétence. Ainsi, l'expert se prononce en fonction de la place que lui a value sa spécialité. Il est ainsi autorisé à se prononcer sur des domaines qui dépassent sa spécialité. [...]

[...] L'invention du quotidien, Michel de Certeau - Chapitre un lieu commun, le langage ordinaire ‘Chacun' et ‘personne' Progressivement, l'extraordinaire, le singulier, disparaît. Il cède la place au quelconque. L'homme ‘sans qualité' émerge. Il s'agit là d'un lieu commun, d'un topos philosophique . Freud et l'homme ordinaire Dans les analyses qu'il consacre à la civilisation, Freud prend pour point de départ l'homme ordinaire. Ce dernier est accusé d'avoir (grâce à la religion) l'illusion de pouvoir comprendre toutes les énigmes du monde. [...]