L'invention des plaisirs, Fragments cyrénaïques, Michel Onfray, philosophie grecque, Aristippe de Cyrène
Le cyrénaïsme est une école de philosophie grecque fondée par Aristippe de Cyrène. Cette école est surtout associée à l'hédonisme. Ils influencent des personnalités entre le Ve et le IIIe siècle avant Jésus-Christ tel Epicure. Selon les Cyrénaïques (ou les témoignages que nous avons sur eux), le plaisir est le souverain bien, la fin de la vie humaine. Comme Platon, qui semble l'avoir porté en piètre estime, il a servi le tyran Denys de Syracuse. On lui attribue de nombreuses histoires illustrant son manque de respect des conventions au nom d'une vie de plaisirs, ce que Onfray va discuter.
[...] L'essence, demeure inconnaissable, pour la bonne raison qu'il n'existe pas. D'où, conséquences métaphysiques, l'évidence du solipsisme : chacun connaît pour soi, jamais il n'est sûr que ses informations puissent être communiquées véritablement. Donc caractéristiques de la pensée Cyrénaïque : relativisme, subjectivisme, sensualisme, solipsisme. - Les Cyrénaïques n'aiment que la morale. Seule importe la vie réussie. D'où une concentration de tous les efforts philosophiques sur la question de la sagesse pratique et d'une morale à même de fournir des règles de vie. [...]
[...] On lui attribue de nombreuses histoires illustrant son manque de respect des conventions au nom d'une vie de plaisirs, ce que Onfray va discuter. Lieu commun L'image qui a longtemps été associée à Aristippe de Cyrène est celle d'un parangon du plaisir facile, un peu grossier, déguisé en femme parfumée, en train de danser. On l'associe au plaisir grossièrement pris. La tradition universitaire dominante se range à l'avis de Hegel pour qui Aristippe et les Cyrénaïques se réduisent à des pitoyables amuseurs, et face à une telle caricature, aucune crédibilité leur était accordée philosophiquement parlant. [...]
[...] De fait, on met à l'écart les philosophes issus de Cyrène. Par ailleurs, le refoulé de la civilisation entre en résonance avec le reflet du lecteur. Aristide agit en mauvaise conscience socratique, en diable païen qui oblige à se mettre en jeu, à engager son existence du côté de la sagesse hédonique. Caractéristique de la pensée Cyrénaïque On a longtemps mis la pensée d'Aristippe de côté au profit de la pensée socratique. (Même si ça ne nous intéresse pas directement, j'ai trouvé intéressant ce que Onfray dit : Socrate ne combat pas à armes égales avec Aristippe, car la vie et la philosophie de Socrate est relatée par Platon, voire peut être même magnifiée, tandis qu'on ne garde d'Aristippe que des fragments. [...]
[...] Ne dépendre de rien ni de personne : voilà le fin mot de l'hédonisme. Une arithmétique des plaisirs Dans la perspective de l'autonomie, Aristippe propose une diététique des plaisirs. Il ne veut pas d'une jouissance sans conscience, animal, grossière (comme aimaient à le croire les ennemis de l'hédonisme) mais une jouissance mesurée, calculée, construite, soit une volonté et non une faiblesse. La sagesse exige un travail de la conscience : un examen des conditions de possibilité du maximum de plaisir, un souci d'éviter le geste à payer d'un tant soit peu de déplaisir. [...]
[...] Il s'agit de brûler de plaisir, mais ne pas se laisser consumer par lui. D'où la nécessité d'un un calcul perpétuel. L'esclave du plaisir n'est pas qui l'on croit : les véritables esclaves du plaisir et du désir sont ceux qui l'ont mis au centre de leurs préoccupations. Célébration du présent Pour n'être pas l'esclave des plaisirs, Aristippe transforme l'instant en pointe hédoniste : coincé entre un temps écoulé et un temps futur, le temps présent se déguste comme une liqueur fine et précieuse. [...]
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