L'art relève du domaine qu'on appelle esthétique parce qu'il est affaire de sensibilité. Autrement dit, sa fonction principale est de nous donner des sensations, plus exactement même de les cultiver, les renouveler, les diversifier indéfiniment, et c'est pourquoi il finit toujours par être synonyme de raffinement. Foncièrement en effet, l'art se distingue de la nature, ce qui signifie que par lui nous nous donnons une existence artificielle, parce que notre existence naturelle ne nous suffit pas. Ainsi, nous redoublons en quelque sorte notre existence première, ce que nous appelons le quotidien, d'une existence seconde plus riche, apte à nous fournir des sensations plus développées, parce que tout entière tournée vers celles-ci. Alors que dans notre existence naturelle nos sensations ont une fonction purement utilitaire, puisqu'elles servent à nous avertir des biens et des maux que peuvent représenter telles ou telles actions effectuées ou choses rencontrées, dans le monde de l'art nous jouons avec elles, c'est-à-dire que nous les entretenons et les faisons varier pour elles-mêmes, proprement pour le plaisir (...)
[...] Ni moyen ni arbitraire, notre liberté doit ainsi s'imposer à nous-même à travers nos œuvres, tant nous sommes apte à la pervertir: nous sommes donc infiniment responsable d'elles et du sens que nous leur accordons, car il s'agit bien de nous reconnaître et de nous assumer en elles. Conclusion : Ainsi, la démarche comparative employée par Alain pour déterminer l'essence de l'art montre tout son sens dans le fait que l'art est soumis aux prétentions hégémoniques du jeu comme du travail, lesquels se tiennent en réalité la main dans cette entreprise de délégitimation de l'art. [...]
[...] Ce que l'ancienne église, inviolable au bord du trafic et détournant le flot des machines et machinistes, représente bien. Introduction : L'art relève du domaine qu'on appelle esthétique parce qu'il est affaire de sensibilité. Autrement dit, sa fonction principale est de nous donner des sensations, plus exactement même' de les cultiver, les renouveler, les diversifier indéfiniment, et c'est pourquoi il finit toujours par être synonyme de raffinement. Foncièrement en effet, l'art se distingue de la nature, ce qui signifie que par lui nous nous donnons une existence artificielle, parce que notre existence naturelle ne nous suffit pas. [...]
[...] Ainsi, alors que le joueur s'appuie sur le monde pour mieux s'en abstraire, l'artiste au contraire s'engage par son action dans Je monde. Il n'y a pas d'acte ludique, tandis qu'il y a bien un acte artistique, qui se vérifie en quelque sorte par l'œuvre. On joue proprement pour rien, tandis que l'art n'aurait aucun sens sans l'œuvre qu'il laisse, ou plutôt qui le laisse derrière elle. Or, ce caractère indubitablement sérieux de l'art, en même temps qu'il l'éloigne du jeu, le rapproche insensiblement de l'autre activité humaine majeure: le travail. [...]
[...] Tout cela est anticipé dans le sillon et détermine donc sa forme en même temps que son sens. L'homme qui trace le sillon voit déjà les gerbes, la paille, la farine, le pain» à et c'est cela qui lui permet de bien faire son travail. Autrement dit, il voit déjà non seulement ce qu'il fera lui-même de ce qu'il fait à présent, mais encore ce que les autres feront à partir de là, parce que son travail est déterminé par l'usage que les autres feront de son produit. [...]
[...] Ce qui caractérise donc essentiellement les choses utiles, celles qui sont façonnées par le travail, c'est que leur fin est hors d'elles ( à et ne peut être par conséquent atteinte qu'à leurs dépens. C'est le propre d'une telle chose par conséquent que sa fin soit à la fois son but et son terme, et c'est ce qui en fait une chose à cet égard essentiellement finie, ce qui finit justement toujours par se voir dans l'usure. Et c'est à cette limitation mutuelle de la chose utile et de sa fin que répond le cycle in- défini des travaux: le travail, donc l'emploi de l'outil trouve sa fin (au double sens du terme, donc) dans le produit qui trouve à son tour son emploi dans le travail ou la consommation et se termine donc dans un autre produit ou dans sa simple destruction par l'usage, ce qui fait renaître le travail, etc. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture