En 1995, l'éminent philosophe Jürgen Habermas a publié un ouvrage intitulé La paix perpétuelle, bicentenaire d'une idée kantienne. Celui-ci y étudie l'idée de Kant, en prenant en considération « le changement de structure qu'a connu l'espace public de citoyens ». La remise au goût du jour de l'idée de paix perpétuelle semble une bonne initiative étant donné la multiplication de micro-conflits meurtriers dans le monde actuel.
Un nombre incalculable de faits historiques donnent un caractère utopique au projet de paix perpétuelle, de même que ce qu'on a aujourd'hui coutume d'appeler la « faillite » du système onusien. Kant a volontairement intitulé son ouvrage Vers la paix perpétuelle, suggérant par là le caractère concret et réalisable de son « projet ». La scène internationale contemporaine a-t-elle raison de nous faire préférer le terme d'idée à celui de projet, indiquant par là que cette idée est définitivement du ressort du philosophe et non de l'Etat ?
Cette interrogation sur le caractère utopique ou non de l'idée de paix perpétuelle guidera notre réflexion. À une définition de la notion de paix succèdera une analyse de celle du Droit, considéré par Kant comme condition nécessaire de la paix. Enfin, l'étude de la possibilité de la paix perpétuelle et de ses moyens achèvera notre réflexion.
[...] À l'inverse, Kant déclare que des trois formes d'Etat –autocratie, aristocratie et démocratie-, celle de la démocratie est, au sens propre du mot, nécessairement un despotisme En effet, pour lui, le problème vient de la notion de représentation. Si celui qui détient le pouvoir est aussi celui qui l'exerce, toutes les confusions sont possibles. Notamment celle de confondre la volonté générale et la volonté de la majorité. C'est pourquoi, pour Kant, seul le système représentatif rend possible une manière de gouverner républicaine. [...]
[...] Kant a volontairement intitulé son ouvrage Vers la paix perpétuelle, suggérant par là le caractère concret et réalisable de son projet La scène internationale contemporaine a-t-elle raison de nous faire préférer le terme d'idée à celui de projet, indiquant par là que cette idée est définitivement du ressort du philosophe et non de l'Etat ? Cette interrogation sur le caractère utopique ou non de l'idée de paix perpétuelle guidera notre réflexion. À une définition de la notion de paix succèdera une analyse de celle du Droit, considéré par Kant comme condition nécessaire de la paix. Enfin, l'étude de la possibilité de la paix perpétuelle et de ses moyens achèvera notre réflexion. I. [...]
[...] Mais ce respect de la liberté de l'autre n'est pas moralement mais juridiquement défini. Il ne provient pas de la bonne intention du sujet, ainsi celui-ci est associé à la faculté de contraindre ; une contrainte extérieure opposée à ce qui fait obstacle à la liberté se déployant selon des lois universelles. La République : Etat de droit Le Droit substitue donc la contrainte de la loi à la contrainte des hommes dans une société constituée selon les principes de la liberté. [...]
[...] La paix perpétuelle est-elle possible ? Des indices historiques Les différents éléments permettant d'évaluer cette possibilité et que nous analyserons successivement sont les indices historiques, le fait que la paix procède de la guerre, la finalité de la nature et le sens de l'histoire. Chez les Lumières On peut en effet voir, d'un point de vue empirique, dans l'expérience de l'histoire, les indices de la réalité d'un tel mouvement. Kant voit ainsi dans l'esprit des Lumières du XVIIIe siècle les signes encourageants d'une marche en avant de l'humanité vers la paix perpétuelle. [...]
[...] Néanmoins la fréquence des conflits ne semble avoir baissée de manière significative, comme elle aurait dû le faire. Aujourd'hui : mise en place d'institutions supra-nationales Sur un autre plan, celui des traités et de la mise en place d'institutions supranationales, on ne peut en tous cas que constater une croissance exponentielle depuis le début du XXème siècle. Ainsi, par exemple, dès 1928 l'accord Briand-Kellogg déclare la guerre hors-la- loi afin à l'époque d'assurer la toute jeune Société des nations, dont le but fixé était d'assurer la sécurité collective de ses membres. [...]
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