Note de synthèse sur l'article controversé de Samuel Huntington : "Clash des civilisations ?". Présentation de l'auteur, du contexte, de sa thèse et des enjeux de sa théorie.
[...] D'une part, on ne peut faire abstraction des nombreux exemples de coexistence pacifique entre pays de civilisations concurrentes selon Huntington. D'autre part, tout conflit ne révèle pas l'existence d'un Clash généralisé. Malitza souligne qu'un conflit relatif à un domaine (économique par exemple) ne correspond pas nécessairement à un état de conflit global. 4-Enjeux politiques d'une théorie Une thèse au service de politiques bellicistes. On peut qualifier la thèse culturaliste d'Huntington de succès pour sa capacité à occuper la scène médiatique et le débat scientifique depuis plus de dix ans. [...]
[...] La communauté scientifique française s'est distinguée par le refus de la monocausalité comme explication des conflits, élément caractéristique de la lecture totalisante huntingtonienne. Thual rappelle dans son ouvrage que les conflits identitaires naissent dans un processus victimaire où le fantasme de la disparition du collectif exacerbe le rejet de l'autre. Selon lui, trois facteurs participent des conflits identitaires : la crise économique, la crise d'Etat, et la crise de l'hétérogénéité interne ou de proximité (l'existence de nombreuses ethnies en un même Etat par exemple). [...]
[...] Elle est aujourd'hui obsolète et très critiquée au sein du monde musulman. Cette théorie est d'ailleurs amendée par des lectures modernes qui insistent sur la nécessité d'un droit international qui permette la cohabitation des différents espaces mondiaux. La réception critique de la thèse du Clash des civilisations L'article de 1993 puis la parution de l'ouvrage en 1996 entraînent la production d'un nombre de critiques extraordinaires qui rend la synthèse complexe. Etudions pour commencer les critiques concernant la méthode utilisée par Huntington puis les critiques relatives aux notions qu'il mobilise. [...]
[...] Malitza, la civilisation caractérise de plus larges ensembles. C'est la personnalité collective la plus grande existante selon Mauss et elle est sous-tendue en Occident par la philosophie et l'idéal du Progrès. R. Benjamin s'oppose à la notion allemande de Kultur et s'inscrit dans l'acception restrictive du terme de culture comme l'ensemble de la vie littéraire et artistique et non tout ce qui n'est pas inné. Malitza affirme que les conflits culturels sont locaux et qu'ils ne démentent pas l'existence d'une seule civilisation mondiale. [...]
[...] Il faut donc distinguer selon ces auteurs choc de civilisations et conflits identitaires ou culturels. Par ailleurs, nombre de scientifiques critiquent le découpage des civilisations d'Huntington en insistant sur son caractère arbitraire et sur l'hétérogénéité de chacun de ces ensembles. M. Malitza note à propos des théories islamiques instrumentalisées par des groupes intégristes que cette lecture du monde ne s'impose pas à l'ensemble des écoles de l'Islam. Aussi, les civilisations ne sont pas des aires fermées et hermétiques aux influences d'autres entités, comme le soulignent A. [...]
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