Dans ce texte consacré à l'examen des rapports entre la raison et les passions, Hume tâche de répondre à la question de savoir s'il est vrai de penser, comme on le fait souvent, que les passions peuvent être jugées bonnes ou mauvaises par la raison.
Question qui soulève le problème suivant : soit, comme on le pense, c'est la raison qui juge nos passions bonnes ou mauvaises, c'est-à-dire raisonnables ou déraisonnables, soit nos passions, si elles peuvent être bonnes ou mauvaises ne peuvent pas être dites raisonnables ou déraisonnables parce que la raison ne peut pas par nature se prononcer sur les passions (...)
[...] Hume, Traité de la Nature Humaine, tome II : Passions et raison Commentaire composé sur d'un extrait du Traité de la Nature Humaine de Hume, se demandant si les passions peuvent être jugées bonnes ou mauvaises par la raison. Ce commentaire a été rédigé par un élève (corrigé complet). Texte étudié "Si une passion ne se fonde pas sur une fausse supposition et si elle ne choisit pas des moyens impropres à atteindre la fin, l'entendement ne peut ni la justifier ni la condamner. [...]
[...] Or, puisque la raison est précisément la faculté de juger, c'est plutôt elle qui est fautive en tant qu'auteur des jugements faux qu'elle a fourni aux passions. Non seulement les passions ne sont jamais déraisonnables, mais la raison, elle, peut l'être ! Ce qui n'est qu'apparemment paradoxal : il n'y a que la raison comme faculté de raisonner et de juger qui puisse se tromper, soit en jugeant mal soit en raisonnant sans rigueur, et donc qui puisse être déraisonnable. [...]
[...] Pas plus que la raison ne peut juger les passions, elle ne peut les choisir en comparant l'importance respective des plaisirs à notre portée. La raison n'a décidément aucune prise sur les passions. C'est pourquoi Hume peut conclure : " Bref, une passion doit s'accompagner de quelque faux jugement pour être déraisonnable ; même alors ce n'est pas la passion qui est déraisonnable, c'est le jugement." Puisqu'il est désormais établi qu'à la condition de ne pas contenir d'erreur, les passions ne peuvent pas être contraires à la raison parce qu'alors elles ne sont pas fausses ou illogiques en elles-mêmes, Hume peut dire qu'elles ne sont pas déraisonnable. [...]
[...] Comme par ailleurs les passions ne contiennent pas en elles- mêmes d'idées qui pourraient être dites vraies ou fausses, elles ne peuvent pas être jugées par la raison qui ne sait que faire la différence entre le vrai et le faux. Ce qui signifie que penser que la raison peut et doit juger les passions. Penser le contraire, c'est confondre le vrai et le faux avec le bien et le mal, c'est aussi confondre une idée et un affect, la représentation abstraite d'une chose et un état intérieur qui s'éprouve sans être une représentation, donc aussi confondre connaître et évaluer, chercher l'essence d'une chose et mesurer sa valeur. [...]
[...] Mais alors comment comprendre que Hume dise que la raison ne peut juger les passions ni bonnes ni mauvaises, s'il est vrai que la raison est la faculté de juger et qu'elle nous rend capable de distinguer le bien du mal, donc le bon du mauvais ? Il semble que cette affirmation ne soit pas recevable, qu'elle contienne une contradiction interne et même quelque chose d'absurde. Pourquoi la faculté de juger en général ne pourrait-elle pas juger les passions en particulier ? Et comme peut-on soutenir que les passions ne sont ni bonnes ni mauvaises, donc ni justes ni injustes, ni morales ni immorales, ni innocentes, ni coupables ? [...]
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