Explication d'un extrait du Traité de la nature humaine de Hume traitant de la nature de nos sentiments envers autrui et l'intéressement qui s'y rapporte.
[...] I Quelque inclination que l'on puisse éprouver pour autrui Hume se place dans une situation où l'on fait le bien d'autrui. Il se situe donc sur le plan de la morale puisque le catholicisme dit qu'il faut aimer son prochain comme soi-même. Hume reprend à son compte cette maxime mais selon lui et en fonction de la thèse qu'i énonce, il en produit une inversion : il faut s'aimer soi-même comme on aime son prochain En effet. Hume énonce une thèse qui se veut choquante et polémique en ce qu'elle révèle une vérité que les hommes ne sont pas prêts à entendre. [...]
[...] Ainsi nous sommes parfois tentes de justifier notre action en l'expliquant afin de montrer qu'elle est vraiment morale. Cela tient au fait que selon l'opinion et selon les transcendantalistes, une action n'est morale véritablement que quand elle est gratuite et désintéressée. Ainsi, à quelqu'un qui nous dirait que nous sommes bénévoles dans une association caritative pour nous faire bien voir, nous aurions tendance à répondre que nous prenons volontairement sur notre temps libre que nous pourrions passer à autre chose. [...]
[...] Cela se comprend si on examine l'amitié qui est un sentiment d'amour d'autrui. Cependant ce sentiment n'est pas exclusivement tourné vers l'ami puisque cette relation est agréable pour les deux amis. Ainsi, faire plaisir à son ami c'est aussi se faire plaisir à soi puisque l'ami est quelqu'un qu'on aime et qui nous aime. Lui faire plaisir nous fait plaisir du fait de l'affection qu'on lui porte et du fait qu'il nous aimera encore plus par cette bonne action. Cela n'enlève rien à la sincérité de cette amitié puisque Hume ne fait que constater un fait sans porter de jugement. [...]
[...] C'est d'abord parce que nous y gagnons en estime de soi. On s'estime davantage quand on a le sentiment d'avoir bien agi. De plus on est estimé et respecté par les autres si on a la réputation d'être généreux. Cela est nécessaire dans toute bonne action selon Hume même si c'est inconscient. C'est donc d'abord pour nous que nous agissons au moment où nous paraissons le plus profondément engagés en des plans pour la liberté et le bonheur de l'humanité On peut adhérer à cette énonciation après réflexion. [...]
[...] Ainsi l'enthousiaste passionné qui s'engage dans toutes les grandes causes avec fougue et générosité ne fait- il que se réaliser lui-même sur le mode de la solidarité. Il agit donc d'abord pour lui puisque ce qu'il fait en s'engageant pour autrui c'est déjà s'accomplir lui-même en s'épanouissant par son action. Il vise donc son propre bonheur qui cependant passe par le bonheur des autres. [...]
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