Analyse de la vision de David Hume des relations entre individus et des relations entre États. Hume fut le premier à contextualiser la justice. Née de la convention, la justice a été rendue nécessaire selon lui à cause d'une part de la pénurie, d'autre part de l'égoïsme humain. En effet, pour lui, la nature ne nous a pas donné le sens du devoir, que nous considérons avec raison comme un fondement essentiel de notre vie sociale.
[...] Les relations entre Etats Hume part des individus pour expliquer les relations entre Etats. Mais, si analogie il y c'est cependant nous dit-il, dans certaines limites. Les relations entre Etats définies comme analogues à celles entre individus Définissant l'Etat en référence à Hobbes, comme un corps politique identifiable à une seule personne, Hume en déduit que les relations entre les différentes sociétés qui se sont constituées côte à côte sur la majeure partie du monde sont comparables à celles des individus entre eux. [...]
[...] Ainsi Hume en déduit logiquement, que puisque secondaires, l'intérêt n'est pas aussi intense que peut l'être la survie et donc que puisque l'obligation à la justice n'est pas, entre les différends Etats, aussi forte qu'entre les individus, l'obligation morale qui en naît, en partage nécessairement la faiblesse Selon Hume on doit donc être plus indulgent avec un prince ou un ministre qui en duperait un autre, qu'avec un particulier qui transgresserait sa parole d'honneur Précisément parce que les règles morales n'existent nulle part dans la nature, elles doivent être inventées par les hommes. Et comme elles consistent en des conclusions tirées des calculs que nous faisons à partir de notre intérêt, il faut dire qu'elles résultent bien dans cette mesure de notre raison Bibliographie LE JALLE (Eléonore), Hume et la régulation morale, Paris, PUF 128p. CHATELET (François), DUHAMEL(Olivier), PISIER (Evelyne), Dictionnaire des œuvres politiques, Paris, PUF 1250p. HUME (David), Traité de la nature humaine, Paris, Ed Aubier Montaigne 766p. [...]
[...] Paraissent les Essais moraux et politiques (1741-1742), qui rencontrent un succès immédiat. Toutefois, cela ne permet pas à Hume d'obtenir la chaire de philosophie morale à l'université d'Édimbourg, sans doute en raison des accusations d'hérésie et de scepticisme portées contre lui. De 1763 à 1766, il séjourne à nouveau en France, où, secrétaire de l'ambassadeur d'Angleterre, il est fêté par les salons parisiens et les Encyclopédistes. Il est nommé sous-secrétaire d'Etat à Londres, en 1767, avant de retourner, en 1769, dans sa ville natale, où il meurt en 1776. [...]
[...] Hume dit : je suis si loin de penser, avec certains philosophes, que les hommes sont absolument incapables de vivre en société sans gouvernement que j'affirme que les premiers rudiments de gouvernement naissent des querelles, non pas entre les hommes de la même société, mais entre ceux de sociétés différentes. Un moindre degré de richesse suffira, pour produire ce dernier effet, que celui qui est requis pour produire le premier En effet dit-il, la guerre étrangère, dans une société sans gouvernement, produit nécessairement la guerre civile. [...]
[...] Hume va s'empresser de justifier ce propos. Il rappelle que les hommes ont trouvé par expérience qu'il leur était impossible de subsister dans la société tant qu'ils donnaient libre cours à leurs passions et que c'est donc par intérêt qu'ils se sont imposés d'observer des règles : lois de justice C'est de là qu'on approuve les actions qui tendent à la paix de la société et désapprouvons celles qui tendent à la troubler Hume dit alors que la même obligation d'intérêt intervient entre les Etats et engendre la même morale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture