Dans son Traité de la nature humaine (Livre 1, IVe partie, section VI), Hume cherche à expliquer la croyance en un être nommé "moi", c'est-à-dire la tendance de l'esprit à forger la fiction de l'identité. La thèse de Hume est celle de l'illusion substantialiste (...)
[...] Principe de connexion qui se subdivise en trois principes : Le principe de ressemblance (il régit notre imagination). Par analogie, nous imaginons que deux idées simples, correspondant à deux impressions distinctes, sont semblables : par exemple, j'associe l'idée de cheval, animal familier que j'aime, à la vertu, qualité orale que j'apprécie, et je forme l'idée de cheval vertueux. Le principe de contiguïté (il régit notre perception) : j'associe deux phénomènes perçus simultanément : j'associe, par exemple, la froideur à la neige. [...]
[...] La thèse de Hume est celle de l'illusion substantialiste. I - Hume s'oppose aux philosophies introspectives Hume va montrer que c'est l'accoutumance de glisser d 'une chose à une autre qui induit le mirage ou la fiction du moi. Il s'agit donc d'un effet de croyance : " nous n'avons aucune idée du moi " (Hume, op.cit.). Qu'est-ce que l'esprit ou le moi ? " Rien qu'un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui se succèdent les unes aux autres avec une rapidité inconcevable et qui so sont dans un flux et un mouvement perpétuels " (Hume, ibid.) Quand je regarde ce qui se passe en moi, je tombe toujours sur une perception particulière : chaleur, froid, amour, haine, plaisir, douleur. [...]
[...] La connaissance est la construction d'une habitude : celle-ci est si forte qu'elle entraîne une croyance en l'existence objective de relations là où il n'existe que des successions habituelles. Toute connexion est donc produite par notre esprit, elle ne dit rien sur l'essence des objets qui demeure cachée. C'est notre esprit qui imagine que les objets se ressemblent, bien qu'en réalité ils sont toujours distincts. Notre esprit procède toujours suivant le principe d'union avec régularité, avec méthode. En réalité, les objets sont distincts les uns des autres, les événements ne se répètent pas, notre esprit ne sait rien des lois qui les régissent. [...]
[...] Conclusion : On peut relier ce texte à celui de Pascal sur la nature du moi Pascal met en évidence, à travers le thème de l'amour, cette illusion substantialiste qui nous fait croire en l'existence du moi. Pascal montre que dans l'amour, ce n'est pas le moi qui est aimé mais des qualités qui ne sont pas moi. Nous n'aimons que des personnages, c'est-à- dire personne en particulier. Le moi n'est peut-être rien, ou presque rien : que l'illusion d'être quelqu'un. [...]
[...] Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. Quand mes perceptions sont écartées pour un temps, comme par un sommeil tranquille, aussi longtemps je n'ai plus conscience de moi et on peut dire vraiment que je n'existe pas. [ . ] Mais, si je laisse de côté quelques métaphysiciens de ce genre, je peux m'aventurer à affirmer du reste des hommes qu'ils ne sont rien qu'un faisceau ou une collection de perceptions différentes qui se succèdent les unes aux autres avec une rapidité inconcevable et qui sont dans un flux et un mouvement perpétuels. [...]
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