D'où vient que deux personnes peuvent attribuer des noms différents à un même phénomène ou à une même conduite ? Si chaque mot était lié de manière nécessaire à la chose qu'il désigne, le langage ne présenterait aucune ambiguïté.
Aussi la thèse de Hobbes est : les mots concernent, non les choses, mais les représentations que nous en avons, parmi lesquelles nos affections jouent un rôle déterminant dans le sens que nous attribuons aux mots (...)
[...] Les noms ne signifient pas la même chose pour tout le monde. Il est donc dans le domaine moral impossible de se mettre vraiment d'accord sur le sens des mots, chacun y projette ces propres passions. Le langage, dont le but est de communiquer, de dialoguer, de s'entendre au sens fort du terme, est donc le lieu d'un perpétuel malentendu. Il serait cependant urgent de s'entendre sur la vie commune entre les hommes : la morale et la politique. Or, nous comprenons à travers ce texte qu'il est difficile pour l'homme de surmonter ce handicap originel du langage afin de dialoguer avec les autres individus. [...]
[...] Durant le passage allant de Etant donné [ ] à [ ] noms différents Thomas Hobbes nous fait comprendre que les noms ont pour origine notre représentation des choses. En d'autres termes, les choses n'ont pas un nom naturel, tout nom est une convention, une étiquette que nous posons artificiellement sur les choses. Hobbes se montre alors ici résolument nominaliste, et s'oppose ainsi aux réalistes comme Platon (Le Cratyle) pour qui les noms révèlent la réalité de la chose. Nous comprenons par la suite que le langage a pour origine nos passions. Nous nommons les choses en fonction de nous-mêmes, non par fidélité aux choses elles-mêmes. [...]
[...] Par la suite du texte Thomas Hobbes tire les conséquences pratiques de sa thèse. Il donne ainsi des éléments de réponse à la problématique que nous avons dégagée. La première conséquence est l'ambiguïté possible des termes dans le raisonnement et la discussion. C'est pourquoi en raisonnant on doit prendre garde aux mots qui, outre la signification de ce que nous imaginons de leur nature, en ont une aussi qui vient de la nature, des dispositions et des intérêts de celui qui parle. [...]
[...] L'apport de Thomas Hobbes est le suivant : si les noms ne révèlent pas les choses, ils révèlent cependant les passions humaines, à ce titre ils ne sont pas de simples étiquettes. Nous jugeons du bien et du mal en fonction de nos passions. Or, ces passions diffèrent d'un homme à un autre. Ce que l'un trouve bien, l'autre peut le trouver mal. Les noms ne signifient pas la même chose pour tout le monde. Il est donc dans le domaine moral impossible de se mettre vraiment d'accord sur le sens des mots, chacun y projette ces propres passions. [...]
[...] Hobbes, Le Léviathan : le langage Commentaire composé semi-rédigé sur un extrait de Léviathan, de Hobbes, réflexion sur les rapports entre les choses et les noms qui les désignent. Texte étudié "Les noms des choses qui ont la propriété de nous affecter, c'est-à-dire de celles qui nous procurent du plaisir ou du déplaisir, ont, dans la conversation courante des hommes, une signification changeante parce que tous les hommes ne sont pas affectés de la même façon par la même chose, ni le même homme à des moments différents. [...]
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