Foucault, action morale, morale humaine, fidélité, histoire de la sexualité, sexualité, norme, philosophe, rapport au réel, rapport à soi, conscience de soi, conduite morale
Ce texte est un extrait de « L'usage des plaisirs », deuxième volume de « l'Histoire de la sexualité », de Michel Foucault. Cet ouvrage porte sur l'origine du rapport entre la sexualité et les formes morales qui en définissent l'usage, les pratiques et les coutumes.
Dans l'extrait étudié, Michel Foucault élabore la pensée qu'une action dite « morale » ne s'arrête pas à un acte ou des actes conformes à des règles, des lois ou une valeur, mais implique également des modes de subjectivation qui renvoient aux actions personnelles, au rapport du sujet à lui-même.
[...] Elle a même un caractère de « devoir », « d'obligation » en cas de mariage. Cependant, elle implique aussi une conduite morale que chacun appliquera à sa manière. Certaines personnes éprouveront plus de difficultés que d'autres et devront peut-être s'isoler un peu. C'est pour cette raison, qu'il est important de se connaître soi-même et d'utiliser des modes de subjectivation qui renvoient aux actions personnelles et au rapport du sujet à lui-même. Ainsi, un sujet moral pourra être constitué et permettre ainsi la constitution de soi-même qui nous mène vers une conduite morale utile à l'action morale. [...]
[...] Respecter la fidélité représente une conduite morale mais on ne peut pas s'y limiter car il y a la manière de se conduire qui implique une résistance aux tentations, ou autres. Cette résistance peut représenter une difficulté pour l'individu. Cela signifie qu'une action morale, est une notion plus large que le devoir, le respect de ce qui conforme mais cela demande aussi à l'individu de s'investir lui-même en prenant conscience de lui et en devenant un sujet moral par son comportement. [...]
[...] Avoir conscience de soi n'a bien entendu aucun lien avec l'égocentrisme. Mais cela n'est pas suffisant pour obtenir le rapport de soi nécessaire pour qu'une action soit dite « morale » car d'autre part, la constitution de soi comme « sujet moral » est également nécessaire. La conduite morale peut adopter diverses formes. C'est ce que Foucault a voulu faire comprendre en montrant que la conduite morale dont relève la fidélité peut être différente en fonction de l'individu. « . [...]
[...] » Afin d'adopter la conduite morale adéquate à chacun, il est donc impératif d'avoir conscience de soi, de se connaître soi-même, de se constituer « sujet moral ». Cela nous permet d'effectuer les meilleurs choix. A la fin du texte [« Il n'y a pas d'action morale particulière qui ne se réfère à l'unité d'une conduite morale ; pas de conduite morale . ; et pas de constitution morale . ; et pas de constitution du sujet moral . »], Foucault maintient avec insistance la présence et l'association de divers éléments pour arriver à aboutir à une conduite morale indispensable pour qu'il puisse exister une action morale. [...]
[...] L'histoire de la sexualité, tome II : l'usage des plaisirs, éditions Gallimard, p. 39-40 - Michel Foucault (1984) Extrait étudié « Une action morale tend à son propre accomplissement ; mais en outre elle vise, à travers celui-ci, à la constitution d'une conduite morale qui mène l'individu non pas simplement à des actions toujours conformes à des valeurs et à des règles, mais aussi à un certain mode d'être, caractéristique du sujet moral. Et sur ce point, il y a bien des différences possibles : la fidélité conjugale peut relever d'une conduite morale qui achemine vers une maîtrise de soi de plus en plus complète : elle peut être une conduite morale qui manifeste un détachement soudain et radical à l'égard du monde ; elle peut tendre à une tranquillité parfaite de l'âme, à une insensibilité totale aux agitations des passions, ou à une purification qui assure le salut après la mort, et l'immortalité bienheureuse. [...]
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