Sénèque, De la brièveté de la vie, essai philosophique, prose épistolaire, paradoxe, sagesse, aspect tripartite de la vie, stoïcisme, finitude de la vie, brièveté de la mort, désir, repos, étude de la sagesse, vertu morale, pulsions instinctives, passions, déterminisme cosmique, destin, bonheur, vie individuelle, spiritualisme philosophique
Dans son recueil d'essais La Vie heureuse - De la brièveté de la vie, Sénèque soulève et développe un paradoxe, car, contre l'idée générale que la vie est courte, il considère qu'elle est longue si l'on sait vivre selon la raison, dans la voie de la sagesse et de la vertu. Dans quelle mesure la vie se caractérise-t-elle par sa brièveté et sa faculté à nous échapper?
[...] La réalité de la vie telle qu'elle mérite d'être vécue et comprise. « Et cependant, cette portion de notre vie [ ] n'ont pas le loisir de faire ». Sénèque nous dit que, dans la balance finale, nous ne nous rendrons compte que du temps que nous avons perdu à plaider devant les tribunaux, à nous disputer, à nous battre, à avoir des conversations banales avec des personnes qui ne nous intéressent pas, avec des clients ennuyeux, à nous préoccuper de l'argent, à souffrir de maladies que nous avons nous-mêmes provoquées, ou à remplir des obligations sociales inutiles (« hors des événements humains »). [...]
[...] Mais lorsque nous la gaspillons en luxes indolents et en activités inutiles (« se retracer des vices »), l'ultime frontière de la mort nous oblige à réaliser que la vie est passée avant que nous ne réalisions qu'elle passait. Les génies ne laissent personne s'immiscer dans leur vie pour rien au monde, et ne se soucient pas de l'argent, mais il y en a beaucoup qui considèrent que leur richesse est plus importante que la perte de leur temps (« un dissipateur insensé »). En outre, c'est à l'opposé la brièveté de la mort qui nous montre la valeur de la vie et la fragilité que nous avons en tant qu'êtres humains. III. [...]
[...] Cette vie en trois périodes constitue la base de son raisonnement et rattache à chaque catégorie de personnes la vision du temps à laquelle elles se reconnaissent. C'est leur point de vue sur le temps qui les définit et qui explique leurs comportements et leurs actions. La vie est donc ce que chacun considère comme étant sa propre définition. Les uns regardent vers le passé (« le passé seul est assuré ») ; d'autres vers le présent (« court ») et enfin vers l'avenir (« incertain »). Mais ce côté univoque les aveugle et les empêche de réellement vivre. II. [...]
[...] Il divise la vie en trois temps : le temps qui était, le temps qui est et le temps qui sera. Parmi celles-ci, celle que nous avons vécue est brève, celle que nous vivrons est douteuse, et celle que nous avons vécue est immuable. Les esprits sereins et stables traversent toutes les parties de leur vie, tandis que l'esprit de ceux qui sont occupés les empêche de regarder en arrière, et le présent, si bref, et si plongé dans leurs occupations (« les hommes occupés n'ont pas le loisir de le faire »), leur échappe. [...]
[...] La raison seule peut dompter les pulsions instinctives, les passions nées de la partie inférieure de l'âme (« intouchable, irrévocable »). Et dans cette quête, l'homme est soumis aux lois de la nature dont il fait partie. La vie du philosophe ou du sage n'est jamais « courte », car à travers les livres il peut avoir accès au passé et apprendre des autres sages la meilleure façon de vivre ou de mourir. Pour les stoïciens, le déterminisme cosmique les conduit à accepter le destin marqué par la nature ; et la vie et la mort en font partie (« les passer en revue, les retenir »). [...]
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