Explorer l'intériorité de l'homme, c'est aussi découvrir la structure profonde du réel. En effet l'homme est un micro-cosmos qui reflète la structure du macro-cosmos. L'exploration de l'intériorité ne se réduit donc pas à une démarche de psychologie. Elle est aussi, quand elle est bien menée, une démarche qui métaphysique, dont l'instrument privilégié est l'intuition. L'intuition bergsonienne, qui n'a rien à voir avec la spontanéité, est une méthode patiemment conquise de contact avec son objet d'étude, éventuellement l'intériorité, sans l'intermédiaire déformant des représentations corrompues par les préjugés, la dépendance à l'action, ou le langage (...)
[...] PHILOSOPHIE GÉNÉRALE PHILOSOPHIE GÉNÉRALE Analyse des thèses principales d'Henri Bergson Explorer l'intériorité de l'homme, c'est aussi découvrir la structure profonde du réel. En effet l'homme est un micro-cosmos qui reflète la structure du macro-cosmos. L'exploration de l'intériorité ne se réduit donc pas à une démarche de psychologie. Elle est aussi, quand elle est bien menée, une démarche qui métaphysique, dont l'instrument privilégié est l'intuition. L'intuition bergsonienne, qui n'a rien à voir avec la spontanéité, est une méthode patiemment conquise de contact avec son objet d'étude, éventuellement l'intériorité, sans l'intermédiaire déformant des représentations corrompues par les préjugés, la dépendance à l'action, ou le langage. [...]
[...] Mais le général, le séparé, le figé, sont toujours contrebalancés par le principe inverse, auquel le souci vital, l'habitude, le conformisme (et le langage) nous rendent aveugle. Chacun perçoit le réel au travers des catégories conceptuelles fournies par le langage. Ce qu'on sait nommer, on s'habitue à le voir. Ce qu'on ne sait pas nommer, on finit par ne plus le voir. Or, le langage est né pour servir la coordination dans l'action collective (la chasse et la guerre, principalement). [...]
[...] La véritable morale consiste à découvrir et à assumer notre moi profond avec ses désirs et ses compétences à l'authenticité et à une bienveillance élargie. Alors la morale n'est plus difficile mais joyeuse, et elle consiste en une bienveillance qui n'est plus limitée aux membres conformistes de notre groupe social, mais aussi aux marginaux, aux étrangers, aux inconnus. La véritable morale s'épanouie dans la liberté et non dans la contrainte. Laissée à eux-mêmes, les hommes consacrent leur liberté d'abord à des désirs vulgaires et superficiels, puis après un temps indéterminé, à leurs désirs nobles et profonds. [...]
[...] En l'homme, ces deux principes s'opposent. La plupart du temps, chacun de nous est régi par la répétition incessante des mêmes attitudes induites par l'instinct, l'habitude acquise, le conformisme, la peur vitale du nouveau, le langage. Les actes créateurs sont rares, mais ils existent, même si la science, régie par le principe de déterminisme, s'arrange sans cesse pour les nier, parce qu'elle est elle-même au service de l'action et donc n'aperçoit que le commun, le séparé, le figé, le répétitif (tous ces aspects du réel que l'action tend à remarquer de manière privilégiée pour réussir). [...]
[...] La vie est guidée par un élan vital qui oriente l'évolution des diverses espèces vivantes. Cet élan vital, qui n'est pas un dieu transcendant, mais une intelligence immanente (intérieure) aux choses, ne dispose pas d'un pouvoir parfait de planification, et cherche à tâtons son but, en inventant sans cesse des espèces dont chacune est un essai. Le but de l'évolution, c'est une créature capable de créativité, de bienveillance élargie, d'authenticité. C'est dans l'homme que l'élan vital est parvenu à s'approcher au plus prés de son but. [...]
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