Suivant la tradition philosophique, l'énoncé est pensé comme le lieu de la vérité. Il n'y a de vérité qu'à travers la proposition qui exprime l'essence des choses c'est-à-dire leur articulation logique.
Le détour par le signe est nécessaire à la pensée et il constitue son existence même. Hegel apporte une description originale du mouvement du signe. Il y a deux aspects à distinguer : reprise de la tradition, apport nouveau (...)
[...] La valeur esthétique ou artistique ne dépend pas du langage conceptuel ou du son articulé. Il y a des communications universelles qui ne passent par une langue officielle: l'œuvre d'art s'offre à la sensibilité non au concept, la fête collective, les danses et les rythmes organisent bien plus profondément la vie sociale que ne le fait la pensée logique Le monde virtuel, issu de la logique, offre un universel inédit, à travers lequel les images, les formes, les pensées et les mots, sont absorbés sans hiérarchie particulière, et jouent ensemble par delà leur forme informatique D'où une conclusion possible avec la proposition d'une solution nuancée Le langage certes est conceptuel car il formule l'essence de la chose à laquelle on associe un concept : il n'y a pas identité entre la chose et la pensée. [...]
[...] Nietzsche montre comment le concept n'est en fait qu'une réduction du non-identique à l'identique : l'abstraction des différences. Le concept n'est autre que le résidu d'une métaphore. (Lire: le columbarium des concepts, p du Livre du philosophe) N'y a-t-il pas quelque chose qui échappe à tout effort pour clarifier davantage ? Il y a déjà les axiomes : les indémontrables qu'il nous faut bien déjà poser pour parvenir à faire nos démonstrations : on obtient des théorèmes mais c'est toujours en ayant posé des éléments 1ers. [...]
[...] Il absurde logiquement que l'innommable soit innommable et reçoive cependant un nom : “l'innommable”. Avec ce paradoxe, on saisit quelque chose d'essentiel concernant le langage : sa force abstraite. Comment l'ineffable serait-il le plus haut ? Ce qui ne relève d'aucun nom et reste parfaitement innommé n'est-il pas ce qui demeure au-delà de la possibilité du nom ? N'est-ce pas la pensée dans son effort à trouver le juste nom qui se manifeste ici ? Elle n'y parvient pas mais c'est parce qu'elle s'y efforce qu'elle désigne quelque chose de tel que l'“ineffable”. [...]
[...] Cette tradition morale et métaphysique désunit la matière et l'esprit. Or, pour Hegel, c'est l'Esprit qui se fait matière (s'incarne) et là est son idéalisme l'Idée est le tout qui comprend en elle le devenir complet de l'esprit qui commence par se méconnaître dans l'immédiateté mais qui avance jusqu'à la raison objective, qui pose le monde qui est le sien. Dans ce parcours, les apparitions de la conscience sont ordonnées, à la fois dans l'histoire (le temps) et dans la logique (l'esprit) : toute conscience effectue le même parcours. [...]
[...] Reprise de la thèse de Hegel : On peut accorder qu'il n'y a pas de pensée sans langage c'est-à- dire une forme qui, par son effacement, permet le développement de l'esprit. En effet, le mot clarifie la pensée. Il lui permet de se préciser pour saisir la chose comme telle : son essence même. d'une part, le mot dévoile la subjectivité : il lui évite le repli sur soi et apporte la conscience de soi : par un double mouvement de différenciation dans l'intériorité & de réunifaction dans l'extériorité. [...]
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