Commentaire philosophique du texte de Hegel, Esthétique.
[...] Hegel, développe, sans considération d'importance ou de valeur, les deux modes d'accès à la conscience de soi. Cependant, ne peut-on pas penser, qu'en dehors de nos rapports pratiques au monde, des actions et oeuvres que nous y réalisons, la connaissance théorique de soi risque d'être illusoire ? La conquête d'une quelconque certitude sur moi-même passe-t-elle par l'action et la production d'oeuvres objectives? C'est là une idée que défendra l'existentialisme sartrien pour lequel le moi ne prend corps qu'à travers ses actes et productions. [...]
[...] Il s'agit d'abord pour le sujet de prendre connaissance, par instrospection, c'est-à-dire par une sorte de regard intérieur, de sa nature psychologique. La conscience, en s'observant elle-même, par un mouvement réflexif, fait l'inventaire de ses sentiments, des ses états d'âme, de ses idées . en cherchant à se représenter lui-même . Le deuxième moment correspond à une re-présentation, une reprise active de ce qui se présente dans la conscience. Il y a là une sorte de dédoublement, de mise à distance de la conscience par rapport à ce dont elle prend conscience. [...]
[...] (Car contrairement aux choses qui ne sont ce qu'elles sont que d'une manière simple, l'homme en tant que sujet conscient se dédouble constamment dans son existence, étant à la fois acteur et spectateur de lui-même). Mais elle désigne aussi et surtout ce pouvoir qu'elle a de se reconnaître comme identique à elle-même, unique et une, en dépit de la diversité des sentiments et des pensées qui l'affectent. Cependant, la prise de conscience de soi se réalise-t-elle seulement dans une démarche solitaire d'introspection ? Ne suppose-t-elle pas aussi, pour être complète, une relation pratique au monde extèrieur ? [...]
[...] Le premier exemple cité est celui de l'enfant. En jouant à lancer des cailloux dans l'eau, l'enfant prend conscience de lui-même comme force de transformation. Contemplant les mouvements ondulatoires des vaguelettes qui s'éloignent par ces cercles centrifuges du point d'impact du caillou à la surface de l'eau, il s'aperçoit des effets, des conséquences des actes dont il est la cause. Ce qu'il perçoit alors dans la réalité extérieure est à la fois son oeuvre et l'objectivation de sa personne comme cause agissante. [...]
[...] On saisit déjà cette tendance dans les premières impulsions de l'enfant : il veut voir des choses dont il soit lui-même l'auteur, et s'il lance des pierres dans l'eau, c'est pour voir ces cercles qui se forment et qui sont son oeuvre dans laquelle il trouve comme un reflet de lui-même. Ceci s'observe dans de multiples occasions et sous les formes les plus diverses, jusqu'à cette sorte de reproduction de soi-même qu'est une oeuvre d'art. HEGEL, Esthétique. [Introduction] Dans son Introduction à la lecture de Hegel, le philosophe, Alexandre Kojève, définit l'homme par la conscience de soi. [...]
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