Mes haines, causeries littéraires et artistiques, Zola, création, lutte politique, art, imitation, art ancien, art moderne
Comme la lutte politique, la lutte artistique permet selon Zola de faire advenir la société de demain, qui se libère progressivement des cadres passés pour en inventer de nouveaux. En ce sens, les conservatismes politiques et artistiques convergent vers le but de faire demeurer la société dans les formes qui ont été les siennes par le passé, et appelant dégénérescence ou mort de l'art, ce qui constitue en fait ses nouvelles manifestations.
[...] Mes haines, causeries littéraires et artistiques - Zola (1866) - Dans quelle mesure Zola adosse-t-il dans ses réflexions sa conception de la création artistique à celle de la lutte politique ? L'art est une manifestation de la vie A. L'art ne meurt ni ne disparaît, il évolue Ceux qui prennent l'évolution de l'art pour sa décadence ne comprennent en fait pas comment l'art perdure et se réinvente Il n'y a donc pas absence d'art, mais absence de sensibilité chez ceux qui refusent aux nouveauté le statut d'art : "les cerveaux les plus vides, les cœurs les plus secs" (Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) Zola donne une vision politique de l'art, qui traite selon lui "de vie, de lutte, de fièvre" (Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). [...]
[...] En affirmant qu'il existe "Autant de société, (que) d'oeuvres diverses" (ligne 35, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866), Zola insiste sur le rôle de l'art comme miroir de la société dont il est contemporain. Par conséquent, l'art du passé est une "vérité relative" car il ne vaut que pour la société dont il a été le miroir. Les conservateurs et les partisans de l'académisme font donc selon Zola fausse route en faisant d'une vérité relative une "vérité absolue" (ligne 38, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). [...]
[...] Le vocabulaire que Zola emploie fait signe vers une analyse politique de la création artistique : "les cuistres qui nous régentent" (ligne 27, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) désignent la figure du censeur qui empêche la société d'accoucher d'elle-même. C'est la peur qui empêche la création. Zola accusent les partisans de l'immobilisme de peur, de frilosité : "Ils font du présent les règles du passé" (ligne 32, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). B. L'art permet de se rapprocher de la vérité absolue L'art est "agrandissement du cadre" (ligne 37, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). [...]
[...] L'art se "reconstruit" donc sur un champ de ruines : "nous en sommes à l'heure de la démolition" (lignes 18-19, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866) Ce cycle de vie de l'art effraient les partisans de l'immobilité et du classicisme que Zola désigne comme des "aveugles" car ils se méprennent sur la nature du changement à l'œuvre : "ils voient dans nos luttes les convulsions de l'agonie, lorsque ces luttes sont les premiers bégaiements de la naissance" (lignes 23-25, Mes haines, causeries littéraires et artistiques, 1866). Transition : En d'autres termes, l'art est un langage (bégaiement) qu'il faut apprendre à décrypter et non condamner par réflexe. En ce sens, l'art remet en cause l'ordre établi, au même titre que les luttes politiques. II. La création n'est pas imitation A. [...]
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