Le XIXème siècle a été le siècle des grandes transformations sociales du monde occidental. Ces transformations ont étaient initiées par la succession de deux révolutions : la Révolution Française et la Révolution Industrielle. Ainsi, avec la première, l'écroulement de l'Ancien Régime a entrainé avec lui la chute des cadres politiques et religieux traditionnels. Avec la seconde, l'industrialisation et le phénomène d'exode rural (c'est-à-dire la « fuite » des populations des campagnes vers les villes) ont eut pour résultat un accroissement énorme et brutal de la population des villes à cette époque, et l'apparition d'une nouvelle classe sociale : la classe ouvrière. Celle-ci ne tardera pas à s'organiser et à réclamer sont dû au moyen de grèves et de manifestations.
[...] Mais Le Bon est en réalité effrayé par les foules. Il les déteste et a envers elles, comme nous le dit S. Moscovici dans L'âge des foules, "le mépris du bourgeois pour la populace, et du socialiste pour le sous-prolétaire". Il ne peut néanmoins nier leur importance et va essayer de les comprendre. Le Bon déclarera donc dans La psychologie des foules : "La connaissance de la psychologie des foules constitue la ressource de l'homme d'État qui veut, non pas les gouverner - la chose est devenue aujourd'hui difficile - mais tout au moins ne pas être gouverné par elles". [...]
[...] Examinons donc plus précisément la manière dont Le Bon se propose d'expliquer ce phénomène d'uniformisation par contact . B. L'hypnose au centre d'une explication Le Bon va placer l'hypnose au centre de son explication des phénomènes de masse. Il estime que les modifications psychiques d'un individu incorporé dans un groupe sont en tous points analogues à celles qu'il subit dans l'hypnose Il est évident que la découverte récente de l'hypnose ainsi que l'engouement qu'elle a suscité n'est pas pour rien dans ce choix explicatif. [...]
[...] Mais la foule dont parle Le Bon ne doit pas être comprise comme une simple réunion accidentelle d'individus sans aucun but déterminé : Le Bon définit un nouveau type de foule, la foule psychologique Pour lui, le caractère principal des foules n'est pas leur rassemblement physique mais la fusion des individus dans un sentiment commun. Ce sentiment commun abaisse les facultés intellectuelles et les différences de personnalité et ce quelles que soient les différences de rang des individus. C'est ce phénomène qui, selon Le Bon, rend la foule très versatile. Ses sentiments peuvent varier très vite et très fort. [...]
[...] Le Bon, en tant que témoin de ces changements, écrira d'ailleurs à ce sujet dans son ouvrage la psychologie des foules paru en 1895 : Alors que nos antiques croyances chancellent et disparaissent, que les vieilles colonnes des sociétés s'effondrent tour à tour, l'action des foules est l'unique force que rien de menace et dont le prestige grandit toujours. L'âge où nous entrons sera véritablement l'ère des foules. Mais qui est Le Bon ? Gustave Le Bon, né en 1841, médecin de formation, s'est rapidement reconverti dans la vulgarisation scientifique. [...]
[...] Elle forme un seul être et se trouve soumise à la loi de l'unité mentale des foules. Remarquons que cet aperçu de Le Bon correspond au constat sur lequel se fonde toute la sociologie moderne depuis notamment les travaux de Durkheim. Celui-ci, en 1896, dans Les Règles de la méthode sociologique, tient à contrecarrer toute conception tendant à expliquer le groupement des individus comme la simple résultante de leurs psychismes initiaux : La société n'est pas une simple somme d'individus, mais le système formé par leur association représente une réalité spécifique qui a ses caractères propres. [...]
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