Cet extrait provient du troisième entretien du Gorgias (dialogue de Platon en trois entretiens) entre Socrate et le rhéteur Calliclès. Après avoir eu une discussion avec Gorgias et Polos sur la rhétorique et son pouvoir, Calliclès et Socrate discutent du thème de la vertu, chacun ayant de celle-ci une définition tout à fait opposée à celle de l'autre. L'objet du texte consiste à se demander si l'on peut atteindre la vertu par l'assouvissement des passions ou au contraire par la tempérance.
Platon positionne ici la tempérance comme condition de possibilité de la vertu et donc d'une vie honnête. Comment libérer l‘âme de la cage des passions du corps ?
[...] Loin de la sagesse antique, il prône la libération totale du désir pour se considérer comme libre. La Nature est indissociable de l'homme et réprimer des passions qui sont naturelles serait contraire aux lois naturelles et à la liberté de l'individu. En effet, Calliclès affirme que pour être heureux, il ne faut pas réprimer ses passions mais au contraire toujours chercher à satisfaire ses désirs. L'homme supérieur est celui qui y parvient. Calliclès fait ici une apologie de la jouissance. [...]
[...] Intelligent car il est à l'écoute de ses passions, de soi-même, courageux car il ose braver les interdits pour les assouvir. Ce qui importe dans la jouissance c'est l'acte en lui-même et non forcément le plaisir qu'il procure. Le désir devient la force indispensable de l'homme. Il n'est pas manque d'être comme le signale le mythe platonicien de la naissance d'Eros, mais puissance d'être. L'homme, après avoir satisfait ses désirs ne doit pas les laisser au repos mais les stimuler. Les hommes qui n'ont besoin de rien sont malheureux car rien ne les transcende. [...]
[...] Tout comme le on ne regrette que ce que l'on a perdu de Pascal, on peut ici dire que l'on ne désire que ce que l'on a pas, ou plus. Cette vie est une vie d'insatisfaction car le désir engendre le désir. Celui-ci nous tyrannise car nous sommes finalement incapables de le contrôler, et par là de nous contrôler nous-mêmes. Alors que le bonheur de Calliclès est un bonheur constamment actif, celui de Socrate (qualifié par Calliclès comme la mort car tel que l'immobilité de la pierre) est un véritable chemin pour atteindre le souverain bien, car il permet un véritable retour sur soi et un contrôle total de ces passions qui nous assouvissent. [...]
[...] Lorsque le corps meurt, l'âme s'envole jusqu'à atteindre le fleuve du Léthé. Elle y oublie ainsi tout sauf ces premiers principes. Seulement, si l'âme a été altérée trop gravement dans une vie elle se réincarnera dans un corps moins estimable que si elle ne s'était pas laissée dominer par son corps. Et comme la liberté de son âme est la chose la plus importante qu'à l'homme, il faut tout faire pour en conserver l'intégrité. Dans l'Hadès (le monde des morts chez les Grecs), les êtres irréfléchis, dont l'âme est altérée par les passions sont les plus malheureux. [...]
[...] Le "Gorgias" de Platon, troisième entretien Cet extrait provient du troisième entretien du Gorgias (dialogue de Platon en trois entretiens) entre Socrate et le rhéteur Calliclès. Après avoir eu une discussion avec Gorgias et Polos sur la rhétorique et son pouvoir, Calliclès et Socrate discutent du thème de la vertu, chacun ayant de celle- ci une définition tout à fait opposée à celle de l'autre. L'objet du texte consiste à se demander si l'on peut atteindre la vertu par l'assouvissement des passions ou au contraire par la tempérance. [...]
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