Dans le texte qui nous est proposé, Platon traite le thème de la rhétorique. La persuasion est-elle plus efficace que la conviction ? Cette question se pose d'une part car il est difficile de savoir quel type d'argumentation est le plus efficace et car, dans nos sociétés pour la plupart démocratiques, l'argumentation et les mots ont une place très importante. La réponse explicite de l'auteur à cette question est positive : « C'est l'orateur qui se ferait choisir plutôt que n'importe quel compétiteur », ce qui veut dire que, face à n'importe quel savant, c'est celui qui sait bien parler, même sans connaissance, qui remportera l'adhésion du peuple. Platon commence déjà son texte par le récit d'une expérience qu'il va ensuite généraliser une première fois, puis généraliser un seconde fois de manière à exposer sa thèse (...)
[...] Explication de texte - Gorgias, de Platon Dans le texte qui nous est proposé, Platon traite le thème de la rhétorique. La persuasion est-elle plus efficace que la conviction ? Cette question se pose d'une part car il est difficile de savoir quel type d'argumentation est le plus efficace et car, dans nos sociétés pour la plupart démocratiques, l'argumentation et les mots ont une place très importante. La réponse explicite de l'auteur à cette question est positive : «C'est l'orateur qui se ferait choisir plutôt que n'importe quel compétiteur», ce qui veut dire que, face à n'importe quel savant, c'est celui qui sait bien parler, même sans connaissance, qui remportera l'adhésion du peuple. [...]
[...] En faisant parler Gorgias de la sorte, Platon essaye donc de nous montrer une autre thèse, une thèse implicite : persuasion est en effet plus forte que la conviction, c'est ce qui la rend dangereuse». Platon ne partage donc pas la même point de vue que Gorgias. Gorgias vante la persuasion, nous persuade qu'il faut l'utiliser. Platon, lui, nous dit implicitement à travers ce texte, que la persuasion est en effet très puissante, mais que c'est justement pour cela qu'il est dangereux de l'utiliser, car elle peut entraîner n'importe qui au pouvoir. [...]
[...] Ici, Gorgias affirme que, même en opposition aux arguments convaincants du médecin, la rhétorique gagnera. Il affirme que médecin n'existera pas et que l'orateur sera préféré». Gorgias utilise ici le mot «n'existera pas» pour montrer que la rhétorique gagnera largement, et que les arguments du médecin seront totalement inutiles et inefficaces. La seconde différence est le fait qu'ici, on a affaire à une assemblé qui n'est pas malade, qui est totalement consciente et prête donc à entendre des arguments logiques. [...]
[...] Nous nous demandions si la persuasion était-elle plus efficace que la conviction ? A cette question, la thèse, aussi bien explicite qu'implicite, nous répond que oui, car le peuple n'est pas assez instruit pour se laisser convaincre, cette réponse est importante car, en démocratie, l'adhésion du peuple donne le pouvoir. Le rhéteur aura donc plus de pouvoir que n'importe quel savant. Cependant, la thèse explicite nous dit qu'il faut utiliser la persuasion, qu'elle est bénéfique. Platon, lui, pense qu'elle est dangereuse, et que, par extension, la démocratie elle-même est dangereuse. [...]
[...] Au lieu de rester dans le cabinet du médecin, il imagine une mise en scène, où un vrai médecin et un orateur seraient en compétition pour occuper le poste de médecin de la ville, et devraient se faire élire par le peuple. Encore une fois ici, c'est le rhéteur qui se fait élire. Nous pouvons noter deux différences majeures dans cette généralisation. D'un part, là où, dans l'expérience de Gorgias, le médecin et le rhéteur étaient en équipe, ils sont là en compétition. [...]
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